L’Algérie accélère sa révolution énergétique en misant sur le solaire pour libérer son électricité de la dépendance au gaz.
Cinq projets majeurs, déployés sur plus d’une dizaine de wilayas du Sud et du Centre, illustrent cette dynamique ambitieuse.
Ensemble, ils incarnent la stratégie gouvernementale pour atteindre 115 gigawatts d’électricité propre d’ici 2035, avec une étape cruciale à l’horizon 2030, porter la part des énergies renouvelables à 27 % dans le mix énergétique national.
Algérie : une stratégie solaire ambitieuse portée par cinq projets clés aux capacités colossales
En 2024, l’Algérie a enclenché une phase décisive dans le déploiement de sa capacité solaire, orchestrée par Sonelgaz, acteur central de cette transition. Deux programmes principaux, d’une capacité respective de 1000 et 2000 mégawatts, ont donné lieu à la signature d’une vingtaine de contrats, répartis sur 15 wilayas, dont Batna, El Oued ou encore Biskra. Au cœur de cette effervescence, cinq projets se détachent par leur taille et leur portée, selon la plateforme spécialisée Attaqa.
1. Le consortium chinois CWE-HXCC (780 MW)
Le partenariat entre CWE et HXCC se place en tête avec cinq centrales totalisant 780 MW dans le cadre du programme 2000 MW. Les chantiers, lancés en septembre 2024, sont répartis comme suit :
- Batna : 220 MW
- Gueltat Sidi Saad : 200 MW
- Douar El Ma : 200 MW
- El Abiodh Sidi Cheikh : 80 MW
- Ouled Djellal : 80 MW
Ces installations exploitent la technologie avancée TOPCon, optimisant les performances et réduisant les pertes d’énergie.
🟢 À LIRE AUSSI : Exportations hors hydrocarbures : l’Algérie subit sa plus forte baisse depuis 2019 (ONS)
2. La centrale de Hassi Delaa (362 MW)
Pilotée par la société turque Ozgün, s’inscrit dans le programme 1000 MW. Lancée en mars 2024, elle prévoit une mise en service fin 2025, avec des infrastructures annexes pour assurer le transport d’énergie à haute tension.
3. La centrale d’El Oued (300 MW)
La société chinoise publique CSCEC développe une centrale de 300 MW à El Oued, lancée en mars 2024, avec livraison prévue fin 2025. Elle construit également une autre centrale de 200 MW à El Meghaier, renforçant sa présence sur le marché algérien..
🟢 À LIRE AUSSI : 10 milliards de dollars en jeu : ce que l’IATF 2025 promet à l’économie algérienne
4. Ouargla (300 MW)
La société algérienne COSIDER avait lancé le projet de la centrale solaire de Ouargla (300 MW) en partenariat avec l’italienne FIMER. Cependant, trois contrats liés à ce projet ont été annulés et un nouvel appel d’offres a été lancé début 2025. Ainsi, trois entreprises avaient décroché les contrats. Il s’agit également d’un chantier qui pourrait jouer un rôle clé dans la montée en puissance du solaire en Algérie.
5. La centrale de Bir El Naam à Biskra (220 MW)
Supervisée par la chinoise Power China, illustre la dimension économique et sociale de ces projets, avec la création de plus de 600 emplois pendant la construction. Power China conduit aussi une installation de 150 MW à Kheneg Sidi Naji.
🟢 À LIRE AUSSI : Commerce extérieur : l’Algérie bascule dans le rouge avec un déficit de 269 milliards DA (ONS)
Par ailleurs, Sonelgaz a signé des contrats pour construire 20 centrales supplémentaires, réparties sur 12 wilayas. Ces unités auront des puissances variant entre 50 et 300 MW, confirmant l’essor rapide des énergies renouvelables sur le territoire.
En somme, ces cinq projets illustrent le tournant énergétique que le pays s’efforce d’opérer. Tout en posant les bases d’un avenir où le solaire occupera une place centrale dans le paysage énergétique national.