« L’Algérie est beaucoup mieux préparée et sa position est plus forte par rapport aux années 1980 pour faire face aux chocs externes liés à la chute des cours mondiaux de brut », a déclaré le directeur du département du Moyen-Orient et Afrique du nord au FMI, Masood Ahmed.
S’exprimant lors d’une conférence sur l’impact de la baisse des prix du pétrole sur les pays de la région, jeudi à Alger, il a expliqué que la politique macro-économique « prudentielle » menée par les autorités algériennes est à l’origine de cette position allant jusqu’à soutenir que l’Etat algérien « a réussi à développer et à renforcer des marges de manœuvre budgétaires qui ont permis au pays de mener des ajustements face à cette nouvelle conjoncture ».
Le représentant du FMI a, cependant, relevé des « vulnérabilités » qui se font sentir, et ce, avant même la dégringolade des prix du pétrole, risquant de fragiliser la position extérieure de l’Algérie.
Il s’agit notamment du creusement du déficit budgétaire et de la balance des paiements sous l’effet de la hausse des dépenses publiques et des importations, a-t-il noté lors de cette conférence-débat organisée par la Banque d’Algérie.
Avec le niveau actuel du déficit budgétaire, le prix d’équilibre du baril de l’Algérie (c’est-à-dire le prix du baril permettant d’assurer un équilibre budgétaire), est estimé à 120 dollars, soit l’un des plus élevés au monde, selon M. Ahmed.
Face à la situation actuelle du marché pétrolier, le représentant de l’institution de Bretton Woods a prévu deux scénarios pour l’économie algérienne.
Le premier consiste en le maintien de la politique économique basée sur le financement des investissements par les recettes des hydrocarbures et dont les conséquences porteront, à moyen terme, sur « le rétrécissement des marges de manœuvre » à travers, entre autres, la poursuite du creusement du déficit budgétaire, selon lui.
Il a également prévenu du risque d’un fort endettement public qui est, actuellement quasi-nul, ainsi que de la chute des réserves de change, estimées actuellement à quelque 185 milliards de dollars.
Mais il a admis que les réformes engagées par les pouvoirs publics indiquent qu’un tel scénario n’est pas envisageable, ajoutant que l’Algérie « n’est pas, aujourd’hui, en situation de crise ».
Quant au deuxième scénario prévu par l’institution financière multilatérale, son représentant s’attend à ce que l’Algérie accélère ses réformes économiques afin de « réaliser son énorme potentiel ».