Une note officielle du ministère de la Santé circule depuis quelques jours sur les médias algériens. Elle impose l’interdiction pure et simple de l’utilisation des cartes SIM virtuelles, les e-SIM, dans le cadre des activités professionnelles.
Cette directive, émise par le secrétariat général du ministère, vise à renforcer la sécurité opérationnelle. Elle s’appuie sur des instructions strictes émanant directement du Premier ministère.
Cette décision place les cadres de la santé face à une nouvelle contrainte technologique. Elle est motivée par la crainte de risques cybernétiques potentiels.
Le ministère de la Santé algérien met en garde contre l’usage des e-SIM
Le ministère de la Santé justifie sa décision par la nécessité d’une vigilance accrue. La note, adressée à l’ensemble des directeurs et personnels, se réfère explicitement à une circulaire du Premier ministère. Le document officiel demande un suivi rigoureux de cette consigne.
🟢 À LIRE AUSSI : Fini les empreintes, place au digital : l’aéroport d’Alger change d’ère et passe au numérique
Son objectif est clairement défini. Il s’agit d’« éviter toute utilisation qui pourrait compromettre la confidentialité et la sécurité des communications internes » selon les termes du ministère. Cette mesure s’inscrit donc dans une démarche plus large de sécurisation des systèmes d’information gouvernementaux.
Utilisation des e-SIM : les failles techniques identifiées par les chercheurs
Une e-SIM est une puce intégrée directement dans un appareil mobile. Elle remplace la carte SIM physique traditionnelle. Son principal avantage réside dans sa flexibilité. Elle permet d’activer à distance plusieurs abonnements auprès de différents opérateurs.
🟢 À LIRE AUSSI : Une 1ʳᵉ en Algérie : malformation rarissime opérée avec succès chez une fillette de 4 ans
Cette commodité grand public semble toutefois présenter un revers pour la sécurité institutionnelle. En effet, des recherches en cybersécurité ont mis en lumière des vulnérabilités spécifiques. Des acteurs malveillants pourraient potentiellement exploiter ces failles pour intercepter des données sensibles. Les historiques d’appels, les messages ou les données de localisation pourraient être détournés. Ces risques ont conduit à une prise de conscience au plus haut niveau.
Plusieurs études scientifiques, telles que Black Hat Europe 2024, détaillent les dangers de leur usage. En effet, les failles des e-SIM permettent à un attaquant de détourner l’ensemble des données transitant par le mobile d’une victime. Selon les chercheurs, il est possible d’espionner les appels et les messages.
En outre, l’attaquant pourrait également capturer le trafic internet et même géolocaliser l’appareil à distance. Ces vulnérabilités ont été officiellement portées à la connaissance de la GSMA, l’association mondiale des opérateurs télécoms. L’interdiction gouvernementale apparaît ainsi comme une réponse directe à ces risques documentés.
🟢 À LIRE AUSSI : Après l’Afghanistan, l’Algérie est le 2ᵉ pays le plus touché au monde par cette maladie

