L’Algérie mène une stratégie fondée sur l’exploitation rationnelle des ressources hydriques

L’Algérie mène une stratégie fondée sur l’exploitation rationnelle des ressources hydriques

ALGER – Le ministre de l’Enseignement supérieure et de la recherche scientifique, Tahar Hadjar, a affirmé dimanche à Alger, que l’Algérie mène une stratégie fondée sur l’exploitation rationnelle des ressources hydriques, tout en assurant les besoins de la population en eau potable et ceux liés au développement économique du pays.

« L’Algérie mène une stratégie fondée sur l’exploitation rationnelle des ressources hydriques, tout en assurant les besoins de la population en eau potable et ceux liés au développement économique du pays, notamment du secteur agricole et industriel « , a souligné le M. Hadjar dans son allocution à l’ouverture de la 3ème Conférence Internationale sur l’Hydrologie des grands bassins africains.

Le ministre, a par ailleurs, relevé que l’Algérie capte annuellement un volume de 7,5 milliards de M3 d’eau d’un total disponible de 12 milliards de M3 par an, ajoutant que le sud algérien dispose également d’un volume de 5 milliards de M3 d’eau de nappes phréatiques, rappelant que le pays compte 78 barrages en exploitation actuellement et 90 barrages à l’horizon 2030 avec une capacité de stockage d’environs 10 milliards de M3.

M. Hadjar également insisté sur le rôle « important » de la formation dans la gestion et préservation des ressources en eau, expliquant que son secteur consacre un « intérêt particulier » à la formation des ingénieurs et chercheurs dans ce secteur à travers des formations disponibles au niveau de 29 universités et 3 écoles supérieures spécialisées.

Par ailleurs, le directeur des études et des aménagements hydrauliques auprès du ministère des Ressources en eau, Tahar Aichaoui, a expliqué que la stratégie de l’Algérie en matière de mobilisation des ressources en eau consiste à préserver ces ressources sur les littorales à travers la réalisation des stations de dessalement d’eau, ainsi que l’exploitation des ressources des barrages pour alimenter les zones des Hauts plateaux, ce qui permet « la pérennisation et l’exploitation rationnelle des ressources hydriques ».

M. Aichaoui a également relevé que les changements climatiques ont « fortement » impacté les ressources hydriques algériennes, précisant que les précipitations pluviométriques ont reculé ces dernières années de 40 % à l’ouest du pays, 30% à l’est et de 20% au centre, ce qui a incité l’Etat à recourir aux stations de dessalement d’eau pour diminuer le déficit

Pour sa part, le directeur de l’Ecole nationale supérieure d’hydraulique (ENSH), Pr Mustapha Kamel Mihoubi, a souligné « la nécessité des dispositifs à prendre en charge pour la gestion des ressources hydriques et qui répondent à des critères économiques, mais également d’équité et de solidarité entre les régions, permettant de faire des transferts d’eau des bassins excédentaires vers les bassins déficitaires.

Il a, dans ce sens, estimé que cette conférence permet un partage et échange des expériences et résultats scientifiques entre différents acteurs, chercheurs et responsables du secteur des ressources hydriques, contribuant à l’élaboration d’une stratégie commune entre les pays de la région pour une gestion « efficace » des ressources hydriques.

Présent à cet évènement, le représentant de l’Unesco, Chakib Larabi, a estimé que ce genre de conférence a un impact « très positif » sur la bonne gouvernance de l’eau et sur le développement de la culture du partage et l’échange du savoir entre les pays de la région, ajoutant que la coopération et la gouvernance du secteur de l’eau constituent « une priorité » pour l’Unesco.

A cet effet, il a souligné le rôle de « la diplomatie de l’eau » en tant que mécanisme de gestion des eaux transfrontalières partagées et qui s’intéresse également à l’eau comme un vecteur de dialogue inter culturel et aux sciences de l’eau en tant qu’élément de diplomatie scientifique, estimant que « l’eau doit effectivement être un facteur de rapprochement et de paix ».

Etalé du 6 au 9 mai, cette 3ème conférence, après celle de Hammamet (Tunisie) en 2015 et Dakar (Sénégal) en 2016, est organisée par l’Ecole nationale supérieure d’Hydraulique (ENSH) sous l’égide du programme « Friend Water » de l’Organisation des nations-unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), ainsi que le ministère de l’Enseignement supérieure et de la recherche scientifique, et celui des Ressources en eau.

L’objectif de cette conférence est de mettre en exergue la volonté des chercheurs et opérateurs des secteurs de l’eau et de l’environnement de participer au progrès dans le domaine de l’eau, notamment la mise en application des résultats de recherches dans les aspects d’accroissement, de protection et de gestion des ressources en eau.

Elle vise également à assurer une adéquation permanente et un équilibre durable entre les besoins en eaux et les ressources disponibles, et pour disposer d’une stratégie opérationnelle pour les décennies à venir.

Plusieurs thématiques seront évoquées et étudiées lors de ces journées scientifiques, notamment le changement climatique, les régimes hydrologiques, les événements extrêmes, les barrages et impacts littoraux, la qualité de l’eau, son traitement, et son assainissement, ainsi que la gestion intégrée de l’équilibre et la gestion transfrontalière des ressources en eau et leurs activités socio-économiques.