L’Algérie manque de transparence dans la gestion de ses ressources naturelles

L’Algérie manque de transparence dans la gestion de ses ressources naturelles

L’Algérie a toujours été mal classée, dans pratiquement tous les domaines, qu’il s’agisse de la corruption, de la qualité de la vie, de la bonne gouvernance ou des droits de l’homme, par les rapports internationaux officiels ou produits par des organisations non gouvernementales. Elle est, souvent, en bas de tableau, en compagnie de pays dont les peuples du monde ignorent jusqu’à l’existence.

Le 15 mai dernier, le Revenue Watch Institute, dont l’objet est de promouvoir une gestion responsable et transparente du pétrole, du gaz et des ressources en minerais dans l’intérêt des populations, a, lui aussi, cloué au pilori notre pays qui occupe la 45e place sur 58 pays du monde examinés.

Parmi les 21 pays d’Afrique figurant dans ce rapport, le Ghana (15e), le Liberia (16e) et même le Maroc (25e) sont devant nous en matière de transparence et de gestion de leurs ressources naturelles, selon les normes de satisfaction fixées par RWI qui dit s’intéresser d’abord aux pays confrontés à « la pauvreté, la corruption et les conflits armés ». D’autant qu’ils dépendent tous de leurs ressources naturelles.

Si plus d’un tiers des pays étudiés est africain, cela est significatif de la situation politique des Etats africains où l’absence de démocratie et, par conséquent, d’alternance au pouvoir, amplifie les malversations, jusqu’à les généraliser.

Mauvaise note, encore !

Mauvaise, voire catastrophique est jugée la gestion algérienne des ressources pétrolières du pays avec une des notes les plus basses qui font d’elle, une fois encore, un des pays les plus corrompus au monde. Transparency International donnait, dans son indice de perception de la corruption (IPC) de l’année dernière, 3,4/10 à l’Algérie, la situant au 105e rang sur 176 pays.

Etre au niveau du Cameroun ou du Mozambique quant à la bonne gouvernance et la transparence n’est pas flatteur pour les dirigeants algériens qui se targuent de moralité et d’éthique en ce domaine, comme en d’autres, alors que la réalité dément toutes leurs déclarations d’intégrité, voire de prudence dans la gestion des finances publiques.

L’Algérie ne donne aucun indice

Jugée par le Revenue Watch Institute sur quatre critères : « le cadre juridique, les niveaux de transparence, les mécanismes internes de contrôle et le contexte d’ensemble de la gouvernance », l’Algérie s’est montrée fautive, en ne donnant aucun indice de satisfaction. Contrairement à des pays comme la Norvège, toujours en tête, le Brésil ou le Mexique, le Chili et la Colombie, voire la République de Trinité-et-Tobago. RWI jette la pierre aux mal-classés et à ceux qui disposent, comme l’Algérie, de ressources, relativement importantes, en soulignant que « la richesse n’était pas une condition préalable à une bonne gouvernance », recommandant à ces pays de « publier les contrats signés avec les sociétés d’extraction » et à « veiller à ce que les organismes de régulation publient des rapports complets et en temps opportun sur leurs activités, y compris des informations détaillées sur leurs revenus ».

Dans les contextes politiques de tous les pays épinglés par le Revenue Watch Institute, dont l’Algérie, la corruption a atteint des niveaux inquiétants, les droits élémentaires des citoyens ne sont pas respectés et la presse n’y est pas libre. Le RWI considère que seul un Etat de droit pourrait garantir une bonne gouvernance et une gestion efficiente des ressources naturelles dont dépendent ces pays.

Brahim Younessi