La talentueuse musicienne Zahia Ziouani partage ses souvenirs de début de carrière et évoque son expérience en tant que cheffe d’orchestre en Algérie. Reconnue mondialement pour son art, elle s’est notamment distinguée lors de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Paris.
L’artiste franco-algérienne, Zahia Ziouani, est l’une des rares femmes cheffes d’orchestre de renommée mondiale. Cette musicienne au talent indéniable se bat depuis plusieurs années pour décloisonner et rendre la musique classique accessible à tous les publics.
Née en 1978, Zahia Ziouani a révélé très tôt sa passion pour la musique, Dès l’âge de 8 ans, elle dirigeait déjà la chorale de son école. C’est aussi à cet âge qu’elle a commencé la guitare. Inspirée par sa sœur jumelle Fettouma, son désir de faire partie d’un orchestre l’a orienté vers l’alto.
À seulement 13 ans, elle a tenu la baguette pour la première fois, dirigeant un ensemble musical. Cette expérience a été une véritable révélation, marquant le point de départ de son rêve : devenir cheffe d’orchestre.
À LIRE AUSSI : Filiga 2025 : Cylia Sakina Lateb décroche un prestigieux prix culturel à Libreville
Zahia Ziouani : « Ce que l’Algérie m’a offert, peu de pays l’auraient osé »
Née à Paris de parents algériens originaires de la Kabylie, Zahia Ziouani a baigné dès son jeune âge dans un environnement musical riche. Bien que ses parents n’aient pas été eux-mêmes musiciens, leur amour pour diverses cultures musicales a profondément marqué leurs enfants.
Issus d’un milieu modeste, les parents de Zahia, à l’image de millions de travailleurs immigrés, ont mis tout en œuvre pour que leurs enfants accèdent à l’éducation, y voyant l’unique voie pour l’ascension sociale.
En 2000, Zahia Ziouani renoue avec l’Algérie, la terre de ses origines, après une décennie d’absence. Accompagnée de sa famille, elle se produit pour la première fois dans son pays en tant qu’altiste. Sept ans plus tard, notamment en 2007, elle prend les rênes de l’Orchestre symphonique national d’Algérie en tant que cheffe d’orchestre principale.
Zahia Ziouani a prouvé son talent lors de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Paris.
Elle parcourt alors le pays, allant des montagnes de la Kabylie aux portes du désert, offrant aux amateurs de la musique classique les plus belles symphonies. Son talent a été récompensé par le Premier Prix de musique du président de la République, la plus haute distinction du pays.
Aujourd’hui, Zahia n’a pas oublié cette expérience. D’ailleurs, dans une interview accordée à la chaîne YouTube Plus213-Podcast, elle affirme « qu’il y a très peu d’orchestres nationaux qui confient leur direction à une femme. En Algérie, ils l’ont fait (…) c’est le pays qui l’a le mieux accueilli. Ce que l’Algérie m’a offert, peu de pays l’auraient osé ».
Divertimento, un rêve devenu réalité
Avant d’atteindre les sommets du succès, le parcours de Zahia a été semé d’obstacles. Les discriminations ont commencé dès l’âge de 15 ans, lorsqu’elle entend de la bouche d’un professeur qu’elle devrait abandonner la musique, « un métier pas fait pour une femme« . Plus tard, au lycée, certains camarades refusent d’être dirigés par une femme et d’autres sabotent les répétitions.
Mais Zahia ne fléchit pas. Forte de ses succès, elle s’installe à Stains, en Seine-Saint-Denis, pour y enseigner la musique. Remarquée par un élu de la mairie, Zahia Ziouani obtient alors l’opportunité de réaliser son rêve : créer un orchestre accessible à tous.
C’est ainsi que Divertimento prend vie, un ensemble musical où se croisent les genres, les origines et les classes sociales. Il incarne parfaitement l’engagement de Zahia pour une musique universelle et inclusive. Touchée par cette histoire inspirante, la réalisatrice Marie-Castille Mention-Schaar en fait un film. En 2022, l’œuvre qui porte le même nom « Divertimento » est sortie dans les salles de cinéma françaises.
À LIRE AUSSI : Le film « Première Ligne » débarque au cinéma : une satire sociale à ne pas manquer
