L’État algérien émet pour la première fois, à partir du 2 novembre 2025, un emprunt souverain sous forme de Sukuk Ijara, un instrument de finance islamique.
Cette opération, d’un montant global de 296,65 milliards de dinars, vise à offrir aux citoyens et aux institutions un produit d’épargne alternatif, tout en contribuant au financement de projets publics.
Les souscripteurs, qu’ils soient particuliers ou entreprises, résidents ou non-résidents, pourront acquérir ces titres pendant une période de deux mois.
Ils bénéficieront d’un revenu locatif annuel de 6%, un rendement présenté comme supérieur au taux d’inflation actuel (moins de 4% selon l’ONS) et exonéré d’impôt, le tout dans le strict respect des principes de la charia.
Lancement des Sukuk souverains à partir du 2 novembre : un produit financier flexible et avantageux
La particularité de ces Sukuk souverains réside dans leur double promesse, à la fois financière et éthique. L’État s’engage à verser aux porteurs un revenu locatif annuel de 6% durant les six premières années. À l’échéance de la septième année, les souscripteurs récupèrent le montant initialement investi. Ainsi que le loyer de la dernière année.
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Le contrat, d’une durée totale de sept ans, repose sur un principe de location (Ijara) de l’usufruit des actifs étatiques. Sur le plan fiscal, les revenus perçus sont exonérés de tout impôt. Ces titres offrent également une certaine liquidité. Ils sont « librement négociables » et peuvent être achetés, cédés ou même donnés en nantissement.
Autre avantage notable, le Trésor public propose un mécanisme de rachat anticipé. Sur demande des porteurs et à la valeur du marché, après une période de trois ans.
Une impulsion pour le marché financier national
Les experts voient dans cette initiative une dynamisation salutaire pour le marché financier algérien. Yacine Dridah, expert agréé en finance islamique, salue une opération importante à plusieurs égards. Il estime que le choix du Sukuk Ijara est pertinent, car il s’agit de l’un des instruments les plus utilisés dans la finance islamique mondiale.
« Étant donné que les rendements sont exonérés d’impôt, ces sukuk constituent des outils d’épargne et d’investissement attrayants » a-t-il déclaré.
Il rappelle que les Sukuk représentent une alternative légale aux obligations traditionnelles, puisqu’ils ne reposent pas sur l’intérêt mais sur une participation à des actifs réels, en accord avec le principe du partage des profits et des risques.
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Cette émission s’inscrit dans un contexte de croissance de la finance islamique en Algérie, qui a enregistré une hausse de 17% des dépôts et de 16% des financements.
Enfin, l’Algérie entre de plain-pied dans l’ère des Sukuk souverains le 2 novembre. Cette opération financière d’envergure vise à mobiliser une partie de l’épargne circulant hors du système bancaire.