Dans le cadre des efforts du gouvernement algérien pour renforcer la protection des femmes et promouvoir leurs droits, une nouvelle plateforme numérique a été lancée. Baptisée Himayati, cette initiative vise à améliorer la prise en charge des femmes victimes de violences en fournissant un service intégré et accessible à l’échelle nationale.
Himayati se positionne comme un espace numérique complet, permettant aux femmes de signaler les violences et d’accéder à une variété de services de soutien. La plateforme favorise la coopération entre les institutions de la Solidarité nationale, les services de sécurité, le secteur de la justice et celui de la santé.
Cette interconnexion garantit une réponse rapide et coordonnée, optimisant ainsi l’efficacité de l’aide apportée aux victimes.
En plus de ses fonctions de signalement et de prise en charge, Himayati a pour ambition de devenir un outil de sensibilisation sociétale. En ancrant les valeurs de solidarité, la plateforme cherche à encourager les femmes à jouer pleinement leurs rôles sociaux en toute sécurité.
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Le but ultime est de contribuer à la création d’une famille stable et d’une société sûre et prospère.
L’initiative Himayati marque une étape significative dans la stratégie de l’État algérien pour combattre la violence basée sur le genre et garantir la sécurité des femmes sur tout le territoire.
Les violences faites aux femmes en Algérie : une hausse inquiétante en 2023
Le plus récent rapport sur les violences faites aux femmes en Algérie, publié par le système de collecte de données, dresse un tableau alarmant pour l’année 2023. Alors que la communauté internationale s’alarme de la violence physique ou sexuelle subie par une femme sur trois dans le monde, les chiffres algériens sont en constante augmentation, avec une nette progression des cas recensés dans les hôpitaux du pays.
Les chiffres sont sans appel. En 2023, 4004 cas de femmes victimes de violences ont été enregistrés dans les services de médecine légale, de gynécologie et des urgences des hôpitaux d’Alger, Blida, Oran, Médéa et El Oued. Cela représente une augmentation de près de 80 % par rapport aux 2229 cas déclarés en 2022.
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Cette hausse s’explique en partie par une nette augmentation des consultations spontanées, qui sont passées de 29 % en 2022 à 85 % en 2023. Un signe encourageant qui révèle que de plus en plus de victimes osent briser le silence pour chercher de l’aide médicale, malgré la baisse des consultations sur réquisition et des découvertes fortuites.
Le rapport met en lumière la nature des agressions subies. Les agressions physiques constituent la majorité des cas déclarés (96 %), suivies des agressions psychologiques (9 %) et sexuelles (2 %). Les conséquences se traduisent par des coups et blessures volontaires pour 99 % des victimes, ainsi que par des signes d’anxiété et de choc émotionnel.
Malgré cette prévalence des violences physiques, le rapport soulève un manque de prise en charge psychologique : 80 % des femmes ont bénéficié d’un suivi médical, mais seulement 9 % ont eu accès à une consultation psychologique.