L’Algérie, la Libye et la Tunisie se sont déclarées samedi à Ghadames « profondément préoccupées » suite aux attaques menées par un groupe terroriste au Mali et ont condamné ces « agissements » tout en exprimant leur « plein soutien au gouvernement et au peuple maliens ».
« Concernant la situation prévalant dans la région du Sahel notamment la crise malienne et ses graves répercussions sur la sécurité et la stabilité des trois pays, les participants se déclarent profondément préoccupés suite aux dernières attaques menées par un groupe terroriste au sud du Mali », lit-on dans le communiqué commun ayant sanctionné la rencontre tripartite sur la situation sécuritaire aux frontières qui a réuni le Premier ministre M. Abdelmalek Sellal et les chefs de gouvernement libyen et tunisien, respectivement MM. Ali Zidane et Hamadi Jebali.
Les participants, poursuit le communiqué, « condamnent ces agissements » et affirment « leur plein soutien au gouvernement et au peuple du Mali » soulignant la nécessité de « trouver une solution politique à la crise » dans ce pays en « encourageant le dialogue entre les différentes composantes de la société malienne de manière à préserver la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays dans le cadre du respect de la légalité internationale notamment la résolution 2085 du conseil de sécurité ».
Le communiqué a également mis l’accent sur « l’action commune de ces trois pays pour combattre le terrorisme, le trafic d’armes et de stupéfiants et toutes formes de crime organisé transfrontalier ».
Les trois pays ont en outre relevé la nécessité de « conjuguer les efforts pour faire face aux dangers et menaces sécuritaires en adoptant une approche sécuritaire intégrée et coordonnée dans le cadre d’une stratégie globale ».
Dans le même contexte, les trois pays ont souligné la nécessité « d’intensifier les échanges de visites entre les hauts responsables des services de sécurité concernés des trois pays en vue d’approfondir les contacts et de renforcer la confiance, d’élaborer des programmes de formation au profit des cadres qualifiés, d’échanger les expériences outre la conclusion d’un accord de coopération sécuritaire et la relance des accords de coopération judiciaire et juridique déjà conclus ».
A ce propos, il a été convenu de « la mise en place d’un mécanisme de suivi et de contact au niveau des ministres de l’intérieur des trois pays pour faire face à tout incident ou développements sécuritaires au niveau des frontières communes ».
Les trois parties ont convenu également, selon la déclaration, de « la mise en place de points de contrôle communs tout au long de la bande frontalière entres ces pays » et « l’intensification de la coordination et de la coopération sécuritaire » à travers la gestion de patrouilles pour assurer la surveillance des frontières communes et contrecarrer toute infraction à la sécurité.
Il a été aussi convenu de l’ »échange d’informations, d’expertises et d’expériences, notamment en matière de lutte antiterroriste et de crime organisé et la tenue de rencontres périodiques entre les services de sécurité locaux », a indiqué la même source.
Il s’agit en outre de la nécessaire « coordination entre les trois pays lors des foras régionaux et internationaux sur la lutte contre le terrorisme et le crime organisé ».
La déclaration souligne « le renforcement des structures et mécanismes en place ayant trait à la coopération sécuritaire, lesquels doivent servir de base pour l’élaboration de stratégies de coopération en la matière ».
S’agissant des régions frontalières, les participants ont mis l’accent sur la nécessité d’ »oeuvrer au développement de ces régions » à travers « l’implication du secteur privé, des organisations de la société civile, des secteurs gouvernementaux compétents » outre l’ »intensification de la coopération entre les chambres de commerce et l’organisation de salons spécialisés ».
Ils se sont mis d’accord pour « oeuvrer au renforcement des relations à caractère populaire, à l’encouragement des initiatives de la société civile dans les trois pays et à la mise en place de programmes pour favoriser l’échange culturel, sportif, artistique et social dans les régions frontalières communes ».