L’Algérie, La France et le Sahara Occidental,Les vérités de Medelci

L’Algérie, La France et le Sahara Occidental,Les vérités de Medelci

Il a précisé que la position de la France était «prudente concernant la situation en Algérie».

«Les relations entre l’Algérie et la France ont été et sont très sensibles et connaissent des hauts et des bas», a affirmé, jeudi dernier, le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci dans une interview accordée à nos confrères d’El Khabar.

M.Medelci a estimé que la position des médias français sur les événements de Tunisie et d’Egypte et son souhait que le scénario se reproduise en Algérie, est de nature à freiner les relations entre les deux pays. «Ce qui est diffusé par les médias français dans les journaux et les télévisions, y compris officielles, et l’appel à voir se produire, en Algérie, les événements survenus en Tunisie et en Egypte, n’augure d’aucune évolution dans les relations», a-t-il souligné dans les colonnes du même journal. Cependant, M.Medelci a précisé que la position de la France était «prudente concernant la situation en Algérie».

Cela dit, le premier responsable de la diplomatie algérienne a énuméré certains points positifs dans les relations entre les deux pays.Il a cité «le règlement définitif de la question du diplomate Hasseni», et «l’entame des négociations officielles pour la facilitation d’octroi des visas». Le ministre des Affaires étrangères a abordé, également, les relations entre l’Algérie et le Maroc ainsi que la question des négociations entre le Maroc et le Front Polisario.

Selon lui, «quel que soit le poids de la question du Sahara occidental, les relations entre l’Algérie et le Maroc restent très importantes et d’une grande valeur… l’Algérie n’a aucune autre intention que de coopérer de manière étroite avec ce pays frère». Comme il était attendu, la sixième session des pourparlers informels, qui s’est tenue à Malte du 7 au 9 mars, entre Sahraouis et Marocains, s’est achevée sur un constat d’échec. Le feuilleton continue. Un 7e round de discussions informelles est prévu pour la fin du mois de mai 2011.

Le conflit du Sahara occidental est dans l’impasse. Ce qui n’est pas du goût du chef de la diplomatie algérienne. L’Algérie «n’est pas satisfaite» des résultats de cette rencontre, a indiqué le ministre algérien des Affaires étrangères. Le Royaume chérifien porte l’entière responsabilité du blocage du processus de négociations sur le Sahara occidental. «Le Maroc, est d’une certaine manière, responsable du blocage du fait qu’il cerne la solution dans son approche tout en rejetant la proposition du Polisario qui est aussi reconnue par le Conseil de sécurité de l’ONU», a déploré Mourad Medelci. Les négociations «n’ont enregistré aucune avancée en dépit des efforts de l’Algérie visant à aider l’émissaire de l’ONU au Sahara occidental, Christopher Ross, à accomplir sa mission dans les meilleures conditions», a confié le diplomate algérien. Pour sa part, le ministre marocain des Affaires étrangères a mis l’accent sur le projet marocain d’autonomie comme seule alternative au conflit du Sahara occidental. Les positions des uns et des autres sont diamétralement opposées.

Les portes du dialogue sont-elles fermées? Apparemment non. Mourad Medelci entretient, malgré tous les obstacles, l’espoir de voir un jour la glace se briser entre les deux principaux belligérants de ce conflit. «Je pense qu’il y a encore une prédisposition chez les deux parties au conflit, outre la volonté de Christopher Ross et du secrétaire général de l’ONU, de poursuivre les efforts en vue de parvenir aux résultats escomptés par la communauté internationale», a jugé le chef de la diplomatie algérienne.

En attendant, la délégation marocaine et les représentants du peuple sahraoui ont, semble-t-il, convenu de mettre au frigo les sujets qui fâchent.

Mohamed TOUATI et Karim AIMEUR