L’Algérie a inauguré la semaine dernière la première centrale électrique hybride gaz-solaire de ce type. La centrale électrique de Hassi R’mel, implantée dans la région de Tilghemt, a une capacité de 150 MW, dont 30 MW provenant de l’énergie solaire.
L’achèvement de ce projet de 350 millions d’euros est « un exemple éloquent de coopération, d’une expérience pilote dans toute la région de la Méditerranée », a déclaré le ministre espagnol de l’Industrie Miguel Sebastian, qui a présidé la cérémonie d’inauguration le 14 juillet en compagnie du ministre algérien de l’Energie Youcef Yousfi.
Cette centrale, réalisée par la société algérienne New Energy Algeria (NEAL) et l’entreprise espagnole Abener, est « un modèle viable de production d’électricité pour les zones rurales et montagneuses éloignées des réseaux électriques traditionnels », a-t-il ajouté.
Le ministre espagnol a souligné le désir de son pays de devenir « un partenaire stratégique de l’Algérie » dans le domaine des énergies renouvelables.
Le site de cette centrale, à 25 kilomètres au nord de Hassi R’mel, a été choisi en raison de la proximité des installations gazières et de l’ensoleillement dont bénéficie la région, qui est estimé à 3 000 heures par an.
Quatre-vingt pour cent du financement ont été apportés par un consortium de banques publiques algériennes. Une équipe de 70 personnes, dont 65 Algériens et cinq Espagnols, sera chargée du fonctionnement de cette centrale.
Outre la production électrique, cette centrale aura des retombées bénéfiques en matière environnementale, puisqu’elle permettra de réduire substantiellement les émissions de dioxyde de carbone et d’économiser plus de 7 millions de mètres cubes de gaz chaque année.
La mise en service de cette nouvelle centrale peut être considérée comme la première étape dans la mise en oeuvre de la nouvelle politique énergétique algérienne.
En février, le gouvernement avait adopté une nouvelle stratégie destinée à étendre les capacités de production électrique du pays à partir de sources renouvelables, notamment solaire et éolienne. Selon cette stratégie, les sources alternatives assureront jusqu’à 40 pour cent de la production électrique d’ici les vingt prochaines années.
Dans le cadre de ce plan, le gouvernement a signé plusieurs accords de partenariat. En mai, Yousfi a annoncé que l’Algérie était prête à entamer une coopération de long terme avec le projet industriel Desertec, qui vise à approvisionner l’Europe en énergie à partir de fermes solaires implantées en Afrique du Nord et au Moyen Orient. Siemens, la Deutsche Bank et une douzaine d’autres sociétés industrielles, d’ingénierie et financières européennes se sont associées pour ce projet de 400 milliards d’euro. En décembre dernier, le Président Abdelaziz Bouteflika et la Chancelière allemande Angela Merkel étaient convenus de mettre en place une commission économique pour développer cette initiative.
Un autre projet à grande échelle verra le jour en 2013. L’usine de Rouiba de production de systèmes et de modules photovoltaïques coûtera environ 40 milliards de dinars (383 millions d’euros), emploiera 500 salariés et aura une capacité de production annuelle de 116 MW.