L’Algérie française, c’est fini

L’Algérie française, c’est fini

arton12600-397c7.jpgEncore une fois un personnage politique de la droite française relayé par les extrémistes du front national, remet au goût du jour l’éternel mépris qu’ont certains hommes politiques sur la question de la reconnaissance des crimes commis par la France durant la colonisation.

Encore une fois un personnage politique de la droite française relayé par les extrémistes du front national, remet au goût du jour l’éternel mépris qu’ont certains hommes politiques sur la question de la reconnaissance des crimes commis par la France durant la colonisation.

Le geste obscène de cet homme politique montre à l’évidence que certains nostalgiques de l’Algérie française ne désarment pas après 50 années d’indépendance et de recouvrement de la souveraineté nationale.

N’eût été le fait, que ce personnage indigne par son comportement, ait été ministre de la République française, qu’il représente un courant politique et que son geste ait été fait sciemment  (c’est un homme politique qui connait parfaitement le sens et la portée des gestes) le 1er Novembre, date de la fête nationale en Algérie, nous aurions tout simplement accordé à ce geste le seul sort qu’il mérite : la poubelle…

Mais voilà, ce comportement d’un homme politique qui répond à une demande officielle d’un ministre de la République ne doit pas être considéré comme un acte «isolé» d’un personnage aigri et rancunier  mais engage une bonne partie de la classe politique de son Pays. Son geste a une signification profonde :  La guerre d’Algérie n’est pas acceptée et n’est pas prête d’être oubliée…

Il est tout de même curieux qu’à chaque fois que notre pays revient sur la question de la reconnaissance et non de la repentance, comme on a tendance à le faire croire(les français sont champions de la sémantique et des nuances de la  langue) une levée de bouclier surgit de toutes parts.

Rappelons-nous de l’agressivité sans bornes qu’ont subi nos représentants et en particulier notre grande dame : Mme Bitat-Drif Zohra, le jour de ces rencontres de Marseille à l’occasion du 19 mars (je salue au passage sa réaction digne et pertinente).

C’est quand même terrible que tant d’années n’ont pas réussi à éteindre cette haine profonde qui persiste dans l’esprit de ces nostalgiques. C’est fini l’Algérie française à tout jamais, oubliez-nous ! Nous, nous vous avons complètement effacés de notre mémoire et nous nous occupons de construire notre pays et de faire vivre correctement nos enfants dans la dignité et le bonheur. Cesser de ressasser à chaque fois la même rengaine de l’immigration. Il y a belle lurette que nos compatriotes ont choisi d’autres destinations et ceux qui sont chez vous, sont des français à part entière, comme vous aimez bien le souligner parfois surtout lorsqu’ils sont utiles à la bonne cause (…)

Vous savez, il ya beaucoup de Français qui sont chez nous et qui sont heureux d’y vivre en parfaite harmonie avec le peuple algérien qui n’a aucun ressentiment à leur égard, bien au contraire !

C’est quand même terrible qu’une poignée de nostalgiques entraine tout un peuple dans les dérives d’une phobie à peine dissimulée à l’égard de nos ressortissants .

Fort heureusement, une grande partie de français sont dans une toute autre conception de cette relation et nous en voulons pour preuve ce formidable élan de solidarité de toutes ces associations et de  collectifs contre l’oubli sur les événements du 17 octobre qui ont abouti à une reconnaissance officielle de l’Etat français sur ces événements.

Il est important que notre classe politique toute entière relève ce défi, car il s’agit d’une insulte à nos martyrs, à notre Révolution et à la Nation toute entière du fait que cet homme politique n’exprime pas seulement un ressentiment mais une provocation au moment où nous célébrons notre fête nationale .

C’est indigne d’un ex-ministre de faire un bras d’honneur à tout un peuple de très loin supérieur à lui.

Pour avoir vu naître le 1er Novembre 1954, j’ai ressenti ce geste comme une agression envers tous ces martyrs et ces Hommes valeureux qui ont décidé un certain 23 octobre 1954 de mettre fin définitivement  à l’ordre colonial régnant.

Force est de constater que 58 ans après, la Révolution algérienne n’a pas été digérée par un grand nombre d’officiels français.

Mohamed Boukechoura *