L’Algérie fait avorter un attentat à la bombe à Cherchell

L’Algérie fait avorter un attentat à la bombe à Cherchell

Les services de sécurité algériens ont récemment fait avorter un projet d’attentat suicide contre l’Académie inter-armées de Cherchell, la plus importante école militaire du pays, par al-Qaida au Maghreb islamique.

Plusieurs journaux ont indiqué, mardi 14 août, que ce projet avait pu être déjoué après l’arrestation d’un jeune homme qui prenait des photographies des environs et des entrées de cette académie située à Cherchell, dans la province de Tipasa, à 70 kilomètres à l’ouest de la capitale.

Citant des sources de sécurité, ces journaux ont indiqué que le suspect, un jeune homme de 16 ans, était originaire de la province d’Oran, à l’ouest du pays. Il aurait déclaré aux enquêteurs avoir été chargé par Abou Hassan, l’un des émirs du groupe salafiste « Houmat Al Daawa », de prendre des photos des différentes entrées et sorties de l’académie dans le but d’organiser une attaque suicide.

Cette arrestation a eu lieu à l’occasion du premier anniversaire d’une attaque lancée par des kamikazes à moto contre cette académie, qui avait tué dix-huit personnes, parmi lesquelles des officiers et des conseillers militaires étrangers.

Contrairement à l’année dernière, l’Algérie n’a pas connu d’attaques terroristes majeures durant ce mois de Ramadan. Les autorités voient cette baisse des opérations terroristes comme un signe que les extrémistes perdent leur capacité à attirer de nouvelles recrues, et comme une preuve du succès de la campagne antiterroriste.

« La baisse du nombre d’opérations terroristes est due plus à une mauvaise organisation qu’à un choix délibéré de rester caché », selon le ministre de l’Intérieur Daho Ould Kablia. « Cela restera ainsi jusqu’à ce que la sécurité très stricte soit réduite. Il est courant que les groupes terroristes s’efforcent de mener des opérations terroristes de toute sorte pendant le mois du Ramadan, notamment durant les dix derniers jours de ce mois. »

Dans une déclaration à la presse, il a qualifié la situation sécuritaire depuis le début du Ramadan de « stable et constante », mais s’est refusé à estimer le nombre de terroristes encore actifs dans les montagnes. Ould Kablia a toutefois indiqué que tout porte à croire que le nombre de terroristes est en baisse.

En juillet dernier, le directeur général de la police nationale, le général Abdulghani Hamel, avait souligné la baisse de la capacité des groupes teroristes à recruter des jeunes. Il avait indiqué que ses services n’avaient enregistré aucune nouvelle recrue dans les rangs des terroristes, ajoutant qu’il considérait que l’activité terroriste dans les villes était pratiquement inexistante.

Malgré les succès enregistrés par les forces de sécurité algériennes dans leur resserrement de l’étau autour des groupes visant les grandes villes, certaines régions de l’intérieur, en particulier la Kabylie, ont connu des opérations terroristes durant le mois du Ramadan. Plusieurs attaques ont été signalées dans les provinces de Bouira, Boumerdès et Tizi Ouzou, toutes situées à l’est d’Alger.

Omar Wali, spécialiste des questions de sécurité, a expliqué que les terroristes visaient l’académie de Cherchell parce qu’elle constitue « le centre de gravité de la structure militaire en Algérie ».

Selon Wali, c’est cette baisse du nombre d’attentats suicides et l’échec des terroristes à viser les centres stratégiques qui les poussent à attendre les occasions religieuses comme le Ramadan, et en particulier les dix derniers jours du mois, pour lancer leurs opérations. De telles attaques viendraient confirmer que les organisations extrémistes sont encore en mesure de frapper des structures militaires et d’attirer l’attention des médias, selon ce spécialiste.

Il a souligné que les groupes terroristes avaient mis à profit cette période pour recruter des jeunes étrangers à la région pour surveiller les mouvements dans et aux alentours de l’académie. Cela a été une erreur, dans la mesure où le jeune garçon ne connaissait pas la région et a donc attiré l’attention des agents de la sécurité, a expliqué Wali, ajoutant que cette erreur était la preuve du déclin des capacités de recrutement des groupes terroristes.