L’Algérie face aux enjeux environnementaux avec une stratégie intégrant le développement durable

L’Algérie face aux enjeux environnementaux avec une stratégie intégrant le développement durable

Industrie_photovoltaique_en_Algerie.jpgL’Algérie est classée 42e pays dans le monde en matière de protection de l’environnement, en 2011, sur 153 pays étudiés. C’est le premier pays dans le monde arabe et le 2e en Afrique, selon un classement établi par des chercheurs américains de l’Environnement en s’appuyant sur des mesures comme la qualité de l’air, de l’eau, de la biodiversité, des contraintes sur les écosystèmes, des traitements des déchets et de la gouvernance de l’environnement.

Dans ce cadre, l’Algérie a organisé des salons dédiés à l’environnement et au développement durable dont nous citerons à titre d’exemple le 1er Salon international de l’environnement, tenu du 5 au 8 mars, et consacré à l’exposition des équipements, des technologies et services de l’environnement, notamment dans le traitement de l’air, la gestion des déchets, les risques, les sites sols, l’exploitation des énergies renouvelables, ainsi qu’une Journée d’information au profit de la société civile sur les enjeux de la Conférence de l’Onu sur le Développement durable (Rio+20) où les communications ont porté sur les positions défendues par l’Algérie et l’Afrique face aux défis des changements climatiques et en faveur de la consécration du développement durable. Par ailleurs, deux salons consacrés au développement durable ont été organisés du 15 au 17 octobre 2012 à Oran : le Salon « Era » organisé par la chambre algéro-allemande de Commerce et d’Industrie et le salon « EnviroAlgérie », parrainé par le ministère fédéral de l’Economie et de la Technologie d’Allemagne.

Consciente des enjeux que l’environnement représente pour un développement durable, l’Algérie adopte actuellement des stratégies pour la préservation de l’environnement dans différents secteurs. Ces stratégies reposent sur plusieurs axes, entre autres : la préservation de l’eau, des sols et des forêts, des écosystèmes sensibles (littoral, steppe, Sahara), la dépollution industrielle, la protection du patrimoine archéologique, des espaces naturels et des espèces animales et végétales et les aires marines, la gestion des déchets spéciaux qui s’inscrit dans la Stratégie Nationale Environnementale (SNE), ainsi que dans le Plan National d’Actions Environnementales et du Développement Durable (PNAE-DD) à travers l’adoption d’un Programme National de Gestion Intégrée des Déchets Ménagers et Assimilés (PROGDEM) La biodiversité algérienne est classée parmi les plus riches du bassin méditerranéen. Sa position biogéographique privilégiée, située entre la Méditerranée et l’Afrique subsaharienne, l’enrichit d’un potentiel faunistique et floristique composé d’éléments méditerranéens, paléarctiques, éthiopiens et d’espèces endémiques. Ce brassage d’espèces constitue une richesse qui doit être préservée et gérée de façon rationnelle et durable.

Afin de protéger ce patrimoine national, le PNUD et le FEM ont axé leurs interventions sur les parcs culturels du Tassili N’Ajjer et de l’Ahaggar dans le cadre de la réunion portant projet de « conservation de la biodiversité d’importance mondiale et utilisation durable des services des écosystèmes dans les parcs culturels en Algérie », qui s’est tenue à la Maison des Nations unies, le 22 janvier 2012. Le projet s’inscrit pleinement dans le Cadre de la Coopération Stratégique 2012- 2014 et le Programme des Pays du PNUD 2012-2014. Il s’agit d’un projet intégré, qui répond à des priorités nationales et à des besoins formulés par le gouvernement algérien.

Boughzoul à l’horizon 2030

40% de la population du pays réside sur le littoral. Cette situation fragilise un environnement naturellement exposé au changement climatique et aux risques naturels et engendre une dégradation du cadre de vie. Aussi, et dans le cadre d’une démarche de traitement intégré des enjeux méditerranéens portée par le centre de Marseille pour l’intégration en Méditerranée (CMI) à l’échelle régionale, une étude a été initiée sur l’adaptation de la ville d’Alger au changement climatique et aux risques naturels.

Des efforts reconnus et appréciés. « Le Programme des Nationsunies pour le Développement (Pnud) a salué les efforts du gouvernement algérien concernant la protection de l’environnement et le développement durable vu les stratégies adoptées visant l’application des principes de durabilité à travers ses instruments de planification dans un souci de maintenir l’équilibre entre les impératifs de son développement socio-économique et l’utilisation rationnelle de ses ressources naturelles », a indiqué la représentante résidente du Pnud à Alger, Mme Ayshanie Megagngoda- Labé notant que c’est grâce à l’implication active des collectivités locales et de la société civile dans son ensemble que ces stratégies et plans d’actions nationaux se concrétisent et donnent vie aux principes et aux politiques nationales en Algérie.

Compte tenu de son engagement au niveau international, en matière de développement durable, l’Algérie a été invitée, en 2012, à la Conférence internationale préparatoire du Sommet des Nations unies tenue à Paris sur le développement durable. Dans ce contexte, l’Algérie a toujours manifesté un intérêt particulier au développement et à l’utilisation des énergies renouvelables.

Cette volonté a été confirmée par les dernières décisions prises en matière de diversification des sources d’énergies à travers l’application du Programme national des Energies renouvelables, essentiel pour assurer le développement durable de l’économie.

Stopper l’avancée du Désert

La station hybride de production d’énergie électrique de Hassi-R’mel est le premier projet concrétisé en matière d’énergies renouvelables qui combine le solaire et le gaz. Le projet prévoit la production de quelque 15 MW.

D’autres projets en perspective

L’Algérie entrevoit, entre 2011 et 2030, de produire une partie de l’électricité à partir de différentes sources d’énergies renouvelables pour atteindre 22 000 MW d’ici 2030 : soit 40% de la production totale en électricité. 10 000 MW des 22 000 MW programmés pour les deux prochaines décennies sont destinés à l’exportation, tandis que les 12 000 restants seront consacrés à la satisfaction des besoins nationaux en électricité.

À ce titre, le Gouvernement algérien a mis en oeuvre une Stratégie nationale de l’Environnement et un Plan national d’Action dans le cadre du Programme d’Investissement 2010- 2014 pour l’environnement et le développement durable (PNAE-DD) qui visent à intégrer la viabilité environnementale dans la stratégie de développement du pays. A cet effet, de nombreuses actions en faveur du développement durable sont réalisées :

L’extraction minière, en tenant compte des exigences environnementales ;

L’intensification des transports de masse, le transport qui est un secteur consommateur d’énergie (pétrole), reste l’une des principales sources de pollution atmosphérique et d’émissions de gaz à effet de serre. Cette préoccupation a été intégrée dans la politiquealgérienne en matière de protection de l’environnement dans un souci de développement durable, basée sur l’adoption d’un mode de développement social et économique qui répond aux besoins du présent sans compromettre l’avenir des générations futures ;

L’encouragement de l’utilisation des carburants moins polluants : le GPL, l’essence sans plomb et le Gaz naturel comprimé (GNC), en vue d’une réduction de la pollution de l’air ;

L’engagement du Gouvernement algérien pour une gestion rationnelle des ressources naturelles et de promotion des énergies renouvelables. L’Algérie prépare sa transition vers un modèle énergétique basé sur le développement des énergies renouvelables, consacré par la Loi sur les énergies renouvelables votée en 2004, et qui fixe à 14% la part du solaire et de l’éolien dans le bilan énergétique national à atteindre en 2020. Un programme de développement des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique a été adopté par le gouvernement en vue d’éviter le gaspillage et de permettre une meilleure compétitivité à notre économie nationale. Le programme de développement des énergies renouvelables sera accompagné d’une stratégie industrielle qui permettra de porter le taux d’intégration des filières à plus de 80%, d’ici 2030 ;

Un projet pilote de 600 logements à Haute Performance Energétique (HPE), à titre d’opération démonstrative, est en cours de lancement, il intègre le principe d’économie d’énergie.

Economie verte, le double objectif de la croissance et de la création d’emplois

L’Algérie a lancé, en 2012, une initiative destinée à promouvoir la création d’emplois et l’entrepreneuriat pour les jeunes et les femmes dans l’économie, vu le potentiel intéressant pour la création d’entreprises et d’emplois. C’est à l‘occasion d’une conférence organisée en Algérie, le 28 mars 2012, par le Programme « Développement Economique Durable » (DEVED) de la GIZ et la Direction générale de la PME du ministère de l’Industrie, sur « L’employabilité et l’entreprenariat pour les jeunes et les femmes dans l’économie verte en Algérie » qu’il a été question de la nécessité d’introduire les métiers liés à l’économie verte dans les listes d’activités proposées par les dispositifs publics pour la promotion de l’emploi de jeunes. Cette initiative permettra d’ouvrir de nouvelles perspectives en matière de création d’emplois.

Le Barrage vert à hassi Bahbah

Selon une étude élaborée par l’Agence de coopération allemande au développement (GIZ), plus de 1,4 million d’emplois pourront être créés en Algérie à l’horizon 2025.

L’étude démontre qu’un grand nombre de personnes, notamment des jeunes, activent actuellement dans des activités inhérentes à l’économie verte, citant le recyclage des déchets ménagers, l’agriculture, les énergies renouvelables, la gestion de l’eau, le bâtiment vert, la gestion des espaces verts ainsi que les services liés à l’environnement.

La lutte contre la désertification en Algérie

La désertification en Algérie concerne essentiellement les steppes des régions arides et semi-arides des hauts plateaux qui représentent près de 84% du territoire national.

La lutte contre la désertification constitue une priorité pour les pouvoirs publics, le Barrage vert ou la « Muraille verte » lancé au début des années 1970, long de 1 500 kilomètres, et large parfois de 20 kilomètres vise à protéger le nord du pays de la désertification constituant ainsi une grande barrière contre l’ensablement et contre l’avancée du désert qui réduit de plus en plus les pâturages des zones steppiques. Le programme de la Direction générale des Forêts (DGF) de lutte contre la désertification porte sur l’extension et la réhabilitation du Barrage vert sur 100.000 ha, la réhabilitation de la nappe alfatière, la protection des zones de parcours et le développement de l’agriculture saharienne autour des oasis. En outre, un vaste programme de lutte contre l’érosion à travers 34 bassins versants a été engagé. Il s’agit à ce niveau de planter sur une superficie de 3,5 millions d’hectares. Le Barrage vert qui s’étend de la frontière ouest à la frontière est, sur une superficie de 3 millions d’hectares, représente un véritable défi à relever en vue de préserver la vie au niveau des différentes zones arides et semi-arides.

El-Djeich