L’Algérie face aux conséquences du printemps arabe

L’Algérie face aux conséquences du printemps arabe
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L’Algérie semble parmi les rares pays arabes qui a échappé au  » printemps arabe  » mais ceci ne veut pas dire qu’elle est à l’abri des conséquences de ces événements, notamment avec la montée du risque terroriste et la circulation des rames. C’est ce qu’on peut comprendre de l’analyse dressée par les Américains et les Russes, chacun de son côté. Cependant, les russes rappellent le soutien de l’occident aux soulèvements arabes et la montée des islamistes.

L’attaque criminelle contre le site gazier de In Amenas (Illizi), semble avoir ouvert les yeux des capitales occidentales sur la montée de l’activité terroriste au Sahel causée notamment par ce qui s’est passé en Libye, car les armes que possédait le groupe terroriste ayant attaqué ce site, affirme qu’il y a une vraie circulation d’armes lourdes dans la région, et dont les terroristes sont en possession. Il est à savoir que l’Algérie avait mis en garde contre telle situation, d’ailleurs c’est ce qui explique son rejet à une intervention militaire au Mali. Mais hélas sur le terrain, l’ONU soutient l’intervention de la France dans ce pays frontalier et l’Algérie reste ouverte à tous les enjeux, dont la menace de sa sécurité et son économie.



Du côté des Russes, le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi dernier : « Le conflit en Syrie fait rage depuis près de deux ans. Le soulèvement en Libye, accompagné d’un déferlement d’armes incontrôlé, a contribué à la détérioration de la situation au Mali ».

Selon des propos rapportés par des médias étrangers, le président russe souligne que « les États Unis et leurs alliés au sein de l’Otan ont sacrifié à leurs propres ambitions politiques, la stabilité au Proche Orient et en Afrique du Nord, faisant souvent le jeu des islamistes radicaux ».

Pour sa part, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que « les rebelles qui combattent les armées française et africaine au Mali, sont ceux là mêmes, que l’Occident avait armés au cours du soulèvement contre le président libyen Mouamar Kadhafi ».

Dans son audition devant le Congrès américain, Hillary Clinton dira que l’instabilité au Mali, a créé un « vaste refuge » aux terroristes qui cherchent « à étendre leur influence et à conduire des attaques dans d’autres endroits tel que nous l’avons vu, la semaine dernière en Algérie » dans l’opération terroriste perpétrée au site gazier de Tiguentourine (In Amenas).

Revenant sur l’attaque terroriste de Benghazi, et l’assassinat de l’ambassadeur américain, elle affirmera que celle-ci « fait partie d’un vaste enjeu stratégique » pour les Etats-Unis et leurs partenaires en Afrique du Nord.

Dans ce sens, elle a mis l’accent sur la nécessité de l’intensification des efforts, pour lutter contre le terrorisme et concevoir des « moyens efficaces pour soutenir les démocraties naissantes en Afrique du Nord ».

Au sujet du terrorisme , elle a fait valoir qu’il s’agissait de faire face « à un environnement de menaces en évolution rapide » qui nécessite de continuer à agir de façon à « accroître la pression » sur Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et les autres groupes terroristes dans la région.

Dans ce sens, elle a rappelé les démarches qu’elle avait entreprises à travers ses contacts avec les dirigeants des pays maghrébins, la tenue d’une réunion à l’Assemblée générale de l’ONU consacrée au Mali et au Sahel, et sa visite effectuée en octobre à Alger, ainsi que celle du secrétaire d’Etat adjoint, William Burns pour, selon elle, assurer le suivi.

Pour Mme Clinton, l’action est concentrée sur le « ciblage » des groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda par « la fermeture de leurs sanctuaires, le tarissement de leurs ressources financières, la lutte contre l’idéologie extrémiste, et le ralentissement du flux de nouvelles recrues ».

Enfin, elle n’a pas manqué de souligner « l’important rôle des USA » : « Lorsque les Etats-Unis sont absents, en particulier dans des environnements instables, il y a des conséquences : L’extrémisme prend racine, nos intérêts en souffrent et notre sécurité interne se trouve menacée » a-t-elle conclu.

Il est à rappeler que le groupe terroriste qui a attaqué le site gazier d’In Amenas, causant la mort de 38 personnes, aurait pénétré sur le territoire algérien à partir de la Libye. Ce groupe composé de différentes nationalités, dont des libyens et des tunisiens.

Par Nacera Bechar