L’Algérie exprime son étonnement après les décisions de Retailleau contre les diplomates

L’Algérie exprime son étonnement après les décisions de Retailleau contre les diplomates
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur français

Le ministère des Affaires étrangères réagit une nouvelle fois au ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau. Le ministère assure avoir décidé d’appliquer, avec rigueur et sans délai, le principe de la réciprocité. L’Algérie se réserve également le droit de recourir à toutes les voies légales appropriées.

Dans un nouveau dérapage diplomatique, Bruno Retailleau a mis en place une série de mesures restrictives ciblant environ 40 hauts responsables algériens. Cette décision, qui devrait bientôt s’étendre à 80 personnes, marque une rupture avec la « diplomatie des bons sentiments » précédemment adoptée envers Alger.

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Les restrictions touchent particulièrement les facilités d’entrée en France dont bénéficiaient jusqu’alors les membres de la haute nomenklatura algérienne, notamment pour des motifs médicaux ou professionnels. Ces personnalités, issues des sphères politique, économique et militaire, se voient désormais privées de leurs avantages diplomatiques habituels.

Cette stratégie de « riposte graduée », soutenue notamment par Bruno Retailleau, vise à exercer une pression sur les autorités algériennes. L’objectif principal est de les contraindre à accepter le retour de leurs ressortissants en situation irrégulière en France, particulièrement ceux considérés comme dangereux par les autorités françaises. Le ministre justifie ces mesures par le « refus persistant » de l’Algérie de délivrer les autorisations consulaires nécessaires pour ces rapatriements.

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Réaction de l’Algérie et recours possible

Logiquement, la nouvelle mesure prise par le ministre de l’Intérieur français a suscité la réaction de l’Algérie. Dans un communiqué officiel, le ministère des Affaires étrangères exprime son « son étonnement de la mesure prise pour entraver l’accès des agents accrédités de l’Ambassade d’Algérie en France aux zones réservées des aéroports parisiens aux fins de la prise en charge des valises diplomatiques ».

Le ministère affirme avoir « reçu le Chargé d’affaires de l’Ambassade de France en Algérie afin de lui demander des clarifications sur ce sujet ».

Le MAE n’a pas raté l’occasion pour dénoncer « une atteinte grave au bon fonctionnement de la mission diplomatique algérienne en France, ainsi qu’une violation manifeste des dispositions de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, en particulier son article 27, alinéa 7″, lit-on dans le communiqué.

Dans son communiqué, le ministère des Affaires étrangères assure avoir décidé « d’appliquer, avec rigueur et sans délai, le principe de la réciprocité« .

Le communiqué indique également que l’Algérie « se réserve également le droit de recourir à toutes les voies légales appropriées, y compris la saisine des Nations Unies, afin de faire valoir ses droits et d’assurer la protection de sa mission diplomatique en France ».

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