L’ambassadeur de l’Union européenne en Algérie, Diego Mellado Pascua, a réaffirmé, jeudi dernier, la volonté de Bruxelles d’approfondir ses relations avec Alger sur la base d’un partenariat stratégique, gagnant-gagnant et adapté aux réalités actuelles.
Lors d’une rencontre organisée par le port de Barcelone en partenariat avec l’Organisation algérienne du commerce et de l’investissement social (OACIS), en présence d’hommes d’affaires algériens et espagnols, le diplomate a salué « la solidité des relations commerciales entre l’Algérie et l’Europe », insistant sur le rôle moteur que peuvent jouer les deux rives de la Méditerranée dans une coopération économique repensée.
« Nous avons développé une relation stratégique sur plusieurs plans », a souligné M.Mellado, en évoquant les volets économique, commercial et logistique, notamment avec les potentialités offertes par les infrastructures portuaires comme celles de Barcelone.
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Il a appelé à tirer pleinement parti des ressources disponibles des deux côtés, dans un contexte géopolitique qui rend nécessaire une coopération équilibrée.
Un cadre juridique en cours de révision
L’un des principaux sujets abordés reste la révision de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne, en vigueur depuis 2005.
Ce dernier, longtemps critiqué par Alger pour ses déséquilibres structurels en défaveur de l’économie nationale, est désormais sur la table des négociations.
Tebboune a, à plusieurs reprises, exigé sa révision « clause par clause », tout en insistant sur un processus « souverain, amical et sans conflit ».
L’année 2025 est ainsi annoncée comme une étape charnière : une série de réunions préparatoires a déjà eu lieu, notamment avec la visite en janvier d’une délégation européenne conduite par Florian Ermacora.
Celle-ci a permis de poser les bases d’une nouvelle coopération euro-algérienne pour la période 2025-2027.
L’heure d’un partenariat équilibré
Les chiffres sont clairs : entre 2005 et 2015, les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l’UE ont stagné à 14 milliards de dollars, contre 220 milliards de dollars d’importations européennes.
Ce déséquilibre a privé l’Algérie de plus de 700 milliards de dinars en recettes douanières. Dans ce contexte, la nécessité d’un réajustement s’impose.
L’Union européenne, consciente des mutations politiques et économiques de l’Algérie, semble disposée à revoir les termes de la coopération.
« Les choses ont évolué dans le monde et nous devons tous nous y adapter », a concédé M.Mellado dans une déclaration au journal El Moudjahid, confirmant ainsi une prise de conscience du côté européen.
Une vision commune pour la Méditerranée
En toile de fond, les discussions sur une charte méditerranéenne se précisent, visant à instaurer un cadre plus juste et plus conforme aux intérêts des deux parties.
Cette nouvelle dynamique pourrait être le socle d’un « nouveau pacte pour la Méditerranée », que Bruxelles compte proposer dans les mois à venir.
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En définitive, l’Algérie et l’Union européenne entament une nouvelle phase de leur relation, où les intérêts mutuels, la souveraineté économique et l’équité devraient guider la refonte d’un partenariat appelé à durer.