La visite en Algérie de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a couronné le lancement d’une initiative historique dont l’objectif est l’officialisation de la coopération sécuritaire et économique entre les deux pays.
Le Président algérien Abdelaziz Bouteflika et plusieurs ministres de haut rang ont rencontré la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, le lundi 29 octobre à Alger, pour évoquer la situation au Sahel et la crise au Mali.
« J’ai beaucoup apprécié l’analyse du Président Bouteflika, fortement basée sur sa longue expérience de la région, concernant les problématiques très compliquées à prendre en compte pour gérer la crise interne au Mali et faire face aux problèmes du terrorisme et du trafic de drogue dans la région et au-delà », a déclaré Clinton à l’issue de ces entretiens.
D’autres consultations avec des partenaires régionaux et internationaux, comme l’Union africaine, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les Nations unies, seront organisées afin de « déterminer les approches les plus efficaces à adopter » pour résoudre la crise au Mali, a expliqué Clinton.
La visite de Clinton en Algérie survient dix jours après la tenue du tout premier dialogue stratégique algéro-américain. Ce sommet historique, qui a eu lieu à Washington, s’était intéressé au renforcement de la coopération entre les deux pays aux niveaux politique, sécuritaire et économique.
L’Algérie et les Etats-Unis « font face aux mêmes enjeux pour leur sécurité », avait affirmé le 19 octobre Abdelkader Messahel, ministre algérien des Affaires africaines et du Maghreb, à l’issue de cette rencontre.
Des menaces comme le terrorisme, le crime organisé et les phénomènes migratoires « sont des réalités qui… exigent une action internationale coordonnée », avait-il ajouté.
Messahel avait souligné que les relations entre l’Algérie et les Etats-Unis ont pris une ampleur et une importance telles que leur renforcement, dans un cadre formalisé, s’est imposé naturellement, et ce au moment où les menaces s’étendent et où les facteurs d’incertitude se multiplient dangereusement à travers le monde ».
« Les Etats-Unis trouveront toujours en l’Algérie un partenaire fiable et crédible qui sera toujours apte à jouer son rôle, aussi modeste soit-il, dans la consolidation de la paix dans le monde », avait-il indiqué.
Selon Mohamed Sameem, professeur de relations internationales, « la visite de Clinton est un signe de la volonté américaine d’écouter les pays de la région concernant la crise au Mali ».
Il est clair, ajoute-t-il, que « Washington n’entreprendra aucune démarche sans le soutien de ces pays, dirigés par l’Algérie ».
« L’expérience que l’Algérie a gagné en termes de confrontations contre les organisations terroristes, dont al-Qaida, a fait d’elle un centre de gravité dans la région. Les autres pays s’efforcent de transférer cette expérience pour la mettre en oeuvre au cours de l’intervention militaire dans le nord du Mali », a-t-il expliqué à Magharebia.
Les visites mutuelles effectuées par les délégations officielles des deux pays témoignent d’une coopération sécuritaire forte, a-t-il précisé.
Pour sa part, l’ancien diplomate et ministre de la Communication Abdul-Aziz Rahabi a déclaré que la visite de Clinton est un signe de reconnaissance de la part des Etats-Unis de « l’expérience et des capacités » de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme.
Le dialogue stratégique en lui-même relète la « relation particulière » qui existe entre Alger et Washington, a-t-il conclu.