L’Algérie et le Mali s’engagent à renforcer la coopération

L’Algérie et le Mali s’engagent à renforcer la coopération
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L’Algérie et le Mali sont convenus la semaine dernière de renforcer leur collaboration dans leurs efforts de lutte contre le terrorisme, à l’issue de la visite de quatre jours du Président malien Amadou Toumani Touré à Alger. Ce déplacement a permis de signer une feuille de route traçant le cadre de la coopération bilatérale.

Le Président algérien Abdelaziz Bouteflika a publié, jeudi 27 octobre, un communiqué conjoint avec Touré, dans lequel les deux parties s’engagent à travailler conjointement avec le Conseil national de transition (CNT) libyen pour répondre aux aspirations du peuple « frère » libyen.



Ils ont également exprimé leur « volonté de coopérer avec les nouvelles autorités libyennes, en préservant l’intérêt commun de leurs peuples et en contribuant à la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans toute la région ».

Le Président Bouteflika a fait part du désir de l’Algérie de travailler avec les nouvelles autorités libyennes pour leur permettre de réussir la phase de transition. Les détails du soutien algérien devraient être annoncés lors de la prochaine visite d’une délégation du CNT en Algérie.

Par ailleurs, la visite du chef de l’Etat malien s’est attachée à renforcer la coopération entre les deux parties, notamment à la lumière des récents développements au Sahel.

Touré a souligné que la région du Sahel fait face à de nombreuses menaces et à une myriade de difficultés, au vu de la présence de groupes organisés disposant désormais d’armes lourdes après les récents évènements survenus en Libye, une situation qui devient « de plus en plus préoccupante ».

Le Président malien a également mis en garde, lors d’un entretien accordé jeudi à la télévision algérienne, contre les répercussions de la crise libyenne, et appelé à accorder une plus grande attention à la situation au Sahel-Sahara. Touré a ajouté que la région doit faire face à des menaces transfrontalières, y compris le trafic d’armes et de drogue, ainsi qu’à la présence « croissante » de terroristes.

« Des armées entières et leurs matériels quittent aujourd’hui la Libye et retournent dans leurs pays d’origine, et le Mali est l’un d’entre eux », a-t-il déclaré.

Touré a également expliqué que les entretiens entre l’Algérie et le Mali avaient porté sur la sécurité au Sahel, notamment à la lumière de la crise en Libye.

« Nous avons une vision commune qui nous permet de coopérer dans la lutte contre le terrorisme et ses ramifications », a-t-il dit, ajoutant que cette vision constituait la réponse la plus appropriée à cette menace.

Outre la sécurité, la feuille de route signée par les deux parties couvre également tout un ensemble de sujets allant de l’énergie et des mines aux ressources hydrauliques et aux travaux publics.

Le soutien algérien aux Etats du Sahel comporte la création d’un commandement militaire conjoint à Tamanrasset, mis en place l’année dernière en coopération avec le Niger, le Mali et la Mauritanie. L’Algérie a également fourni des véhicules militaires au Mali.

L’Algérie a, à plusieurs reprises, fait office de médiateur entre le gouvernement malien et les rebelles touaregs, notamment lors de la signature en 2006 de l’Accord d’Alger visant à mettre un terme aux hostilités armées.

Alger a apporté dix millions de dollars au gouvernement malien pour mettre en place des installations dans le nord du Mali, une région que les organisations terroristes utilisent comme refuge. Ce don était destiné à des projets de développement sélectionnés par les deux pays au profit des provinces de Gao, Kidal et Tombouctou.

Les projets de développement retenus portaient sur les secteurs de l’irrigation, de la santé et de la formation professionnelle. Ils concernaient également la construction et l’équipement de trois centres de formation professionnelle, de centres d’assistance sociale et le forage de trois puits dans chacune des provinces septentrionales du Mali, ainsi que la construction de deux centres de traitements et la restauration d’un troisième.