L’Algérie et le Royaume de Bahreïn ont réitéré lundi leur position prônant un dialogue entre les enfants du peuple syrien pour le faire sortir de la crise sanglante qu’il traverse.
« Le dialogue reste la seule solution pour faire sortir la Syrie de sa crise », a indiqué le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue bahreïni Cheikh Khaled Ben Ahmed Ben Mohamed Al Khalifa actuellement en visite en Algérie.
Il a précisé à ce propos que « la position de l’Algérie a toujours été claire » à l’égard de la crise syrienne, ajoutant que « nous traitons cette affaire avec un sens de responsabilité élevé loin de toute ingérence dans les affaires de ce pays ».
Il a affirmé également que cette position « explique politiquement et juridiquement les réserves de l’Algérie quant à l’octroi du siège de la Syrie à l’opposition syrienne au sein de la Ligue arabe lors du dernier sommet arabe à Doha ».
« Nous n’avons aucun problème ni avec l’opposition ni avec le gouvernement syrien mais nous sommes animés d’une volonté fraternelle pour l’unification des rangs », a poursuivi M. Medelci avant de rappeler que l’Algérie soutenait tout effort émanant de l’intérieur de la Syrie pour que les armes cèdent la place au dialogue ».
« Notre règle est de traiter avec les Etats et quand le peuple affiche une volonté de changer son régime, nous discuterons alors avec le nouveau régime si nouveau régime il y a », a-t-il encore martelé.
D’autre part, le ministre des Affaires étrangères a appelé les Syriens à « prendre en main leurs affaires internes pour éviter à la Syrie ce qu’ont connu d’autres pays et pouvant ainsi générer des problèmes plus graves ».
De son côté, Cheikh Khaled Ben Ahmed Ben Mohamed Al Khalifa a déclaré que « la solution fondée sur le dialogue reste la meilleure pour la crise syrienne ».
Il a évoqué en outre, la situation humanitaire née de la crise syrienne qu’il a qualifiée de « grand drame humanitaire », estimant nécessaire la coordination des efforts pour alléger les souffrances et assurer le retour des réfugiés syriens.
Concernant la question de représentation de la Syrie au sein de la Ligue arabe ou autre, il a rappelé que « l’important est que cette affaire ne divise pas les rangs arabes à l’unité desquels nous veillons ».
A une question sur la tension entre le Bahreïn et l’Iran et l’éventualité d’une médiation entre les deux pays, le responsable bahreïni a indiqué que l’Iran devra prendre conscience qu’ »il existe dans son voisinage, des pays qui lui veulent du bien et ne penseront jamais comploter contre lui à l’avenir ». « Cela n’est pas de notre coutume », a-t-il dit.
« Il serait appréciable que ce message lui (Iran) parvient de nos frères en Algérie pour dire qu’ils ont des frères et voisins qui aspirent à l’amélioration de la relation loin de toute ingérence dans ses affaires internes » a-t-il dit, réitérant la confiance de son pays que l’Algérie et sa diplomatie « sont en mesure de transmettre ce message ».