A entendre le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, nous pouvons dormir sur nos deux oreilles : L’Algérie, au plan financier, ne risque rien.
C’est, du moins, le principal message qu’il a tenté de faire passer lors de son passage, aujourd’hui, devant les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN).
Il a ainsi affirmé imperturbable et avec beaucoup d’assurance que la consolidation de la position financière extérieure de l’Algérie et la reprise de la croissance économique se sont confirmées en 2010, confortant la résilience du pays face aux chocs externes.
« Les paramètres de la position financière extérieure nette de l’Algérie confirment sa solidité et confortent sa résilience face aux chocs extérieurs, d’autant que la gestion du taux de change (par la Banque d’Algérie) contribue à la stabilité financière externe « , a-t-il soutenu lors de la présentation du bilan de la conjoncture économique et financière de 2010 et du premier semestre 2011.

Le gouvernement a ainsi annoncé avec une » pluie » de chiffres que l’excédent global de la balance des paiements extérieurs, composée de la balance des paiements extérieurs courants et du compte capital, a quadruplé en 2010, passant à 15,58 milliards de dollars (mds usd) contre seulement 3,86 mds usd en 2009. Toujours aussi positif, il a ajouté que la balance des paiements extérieurs courants a enregistré un excédent de 12,16 mds usd en 2010, soit 7,5% du PIB avec une progression des importations qui n’a pas dépassé 4%.
Selon lui, cette performance est surtout le fruit du redressement des prix moyens du baril de pétrole en 2010, qui est passé à 80,15 dollars contre 62,26 dollars en 2009, soit une hausse de 28,73%, ce qui a favorisé une progression de 26,4% des recettes d’exportation des hydrocarbures en 2010. Autres chiffres qui vont dans le sens de son constat : Le compte capital, qui exprime notamment le net des flux des investissements directs étrangers, était excédentaire de 3,4 mds usd en 2010 contre 2,5 mds usd en 2009.
Les réserves officielles de change dont la gestion dont la gestion à souvent été mise en cause ont aussi augmenté. Elles se sont établies à 162,22 mds usd soit 38,33 mois d’importations. Ces réserves étaient de 148,6 mds usd en 2009. D’après M. Laksaci, la gestion sécurisée de ces réserves s’est notamment exprimée par la diversification, depuis 2004, des devises entrant dans leur composition ainsi que des risques. Autre élément rassurant : La dette extérieure s’est stabilisée à 3,679 mds usd et ne représentait plus que 2,27% du PIB de 2010. En un mot, l’Algérie ne doit à rien à personne.
Enfin, l’appréciation du taux de change effectif réel du dinar a, quant à elle, contribué à limiter l’impact de l’inflation importée sur les prix, selon M. Laksaci qui a tout de même reconnu que les prix des biens de consommation à fort contenu d’importation ont cru de 7% de 2010. Toutefois, il notera que pour la première fois depuis cinq ans, le taux d’inflation annuel moyen a baissé, passant à 4,1% à l’échelle nationale contre 6,1% en 2009 et à 3,9% contre 5,7% en 2009 pour l’indice du grand Alger.