Reprise en vue et développement du tourisme intérieur Abdelhak Naïli, directeur de Medisol voyages en Algérie exhorte les tours opérateurs français et les investisseurs potentiels à faire montre de plus d’intérêt pour la destination, regrettant qu’ils soient si timorés, voire même un tantinet méprisants…
Abdelhak Naïli est directeur de Medisol voyages, une agence algérienne, qui propose des séjours tant en Algérie qu’à l’étranger. Il confirme bien qu’il y a reprise de l’activité, et notamment du tourisme intérieur.
« A présent que la sécurité est restaurée, les jeunes couples, par exemple, prévoient de passer des vacances, et s’organisent en conséquence. Avant nous avions à gérer du last time, ce n’est plus le cas aujourd’hui. »
Soucieux de proposer les meilleures performances, il constate néanmoins qu’en termes d’infrastructures hôtelières, l’offre n’est pas suffisante.
« Il y a beaucoup à entreprendre et les opportunités ne manquent pas pour ceux qui souhaitent investir. Nous sommes là pour travailler en partenariat avec eux. »
Il engage les tours opérateurs français et les investisseurs potentiels à faire montre de plus d’intérêt pour la destination, regrettant qu’ils soient si timorés, voire même un tantinet méprisant.
« On se tourne le dos. C’est regrettable. Je n’ai, pour ma part, contacté aucun TO pour le moment. Des collègues se sont en revanche approchés de certains d’entre eux et n’ont pas été vraiment satisfaits.
L’on sait même que certaines majors françaises vendent depuis l’Egypte des packages pour des clients algériens ! »
S’agissant de l’hôtellerie, le directeur de Medisol Voyages se veut plus optimiste. Il cite en exemple Mercure, « un bel hôtel » implanté à Bab Ezzouar, près d’Alger, tout comme Ibis, qu’il considère comme un établissement qui « a sa classe ».
Brahim Djellouadji, un pied à Marseille, un autre en Algérie
Il a du reste été contacté par l’enseigne dans le cadre de l’ouverture d’un prochain hôtel Ibis en Algérie car il dirige parallèlement une draperie qui va fournir du linge de literie.
Pour l’heure, le directeur multicarte programme un circuit touristique pour une équipe de la télévision chinoise qui vient prochainement faire un reportage…
Brahim Djellouadji, directeur de Méditerranée Europe Tourisme dispose quant à lui de deux assises, avec une agence principale à Marseille, (Afat Voyages), et une agence réceptive en Algérie.
Sur l’ensemble des destinations qu’il propose, l’Algérie compte pour 15 % d’un volume d’affaires global qui pointe à 2 millions d’euros.
Plusieurs possibilités de circuits de découvertes des oasis sont proposées, avec des hébergements en diar, l’équivalent algérien des riad marocains, et que l’on trouve notamment à Ghardia ou à El Oued. A El Goléa, ces maisons d’hôtes sont facturées à 60 euros la nuit en demi-double et en demi-pension.
La durée moyenne est de 8J/7N. Pour la vallée du M’zab, au départ de Marseille, il faut tabler sur 930 euros en pension complète, pour un groupe d’une quinzaine de personnes.
Tourisme de mémoire, une demande importante
Il reçoit, en outre, pour tout ce qui à trait au tourisme de mémoire, une demande importante pour des escapades à Alger, Constantine ou Annaba.
Hachemi Boulahia responsable de Many Tours, une agence créée récemment, opère quant à lui sur l’ensemble du territoire algérien. Il ne travaille pas, pour le moment, avec des tours opérateurs attitrés, mais avec des groupes constitués, des associations ou encore des individuels.
Son volume d’affaires en qualité de réceptif pour l’année écoulée reste modeste (50 000 euros). En revanche, son chiffre d’affaire en tourisme à l’émission en faveur des nationaux – pour des destinations telles que la Tunisie, l’Egypte, la Turquie, ou pour les voyages religieux – est appréciable.
Il reconnaît que l’Algérie est encore quelque peu déconnectée du marché mondial, eu égard aux années d’insécurité telles que vécues précédemment.
« Cela reste une destination pour les connaisseurs et les habitués qui séjournent d’abord dans le grand sud (Hoggar Tassili) et le Sahara des oasis, et enfin pour une clientèle d’affaires surtout cantonnée au Nord. »
Les coûts moyens par jour et par personne sont compris entre 50 euros et 80 euros, selon la destination et le type d’hébergement.
Véronique NARAME