L’Algérie est-elle en train de gagner ?

L’Algérie est-elle en train de gagner ?

« La France entend être et rester le Premier partenaire économique de l’Algérie », avait martelé un jour un ministre français des Affaires étrangères. Il y a beaucoup de lobbies français qui bloquent l’accès au marché algérien à de nombreux autres pays comme le Royaume-Uni par exemple. La France ne quittera pas l’Algérie. Elle a pris la mesure du risque lié aux nouveaux arrivants sur ce marché et s’organise en conséquence. La question est de savoir pourquoi on met en place ces partenariats. Cinquante-six ans après son indépendance, l’Algérie est encore très dépendante de la France politiquement et économiquement. Par exemple, l’Algérie était jusqu’à ce mois l’un des plus grands importateurs de blé dur au monde, principalement au bénéfice de la France, alors qu’elle pourrait être autosuffisante. Ce resserrement des rapports entre les deux pays symbolise cette concurrence biaisée entre investisseurs internationaux, alors qu’il faudrait que le marché algérien s’ouvre au reste du monde. De manière globale, l’Algérie a besoin d’acquérir de l’expertise dans de nombreux secteurs de l’économie, et de créer des emplois. L’agriculture est primordiale. Mais le pays pourrait aussi être compétitif grâce à son énergie bon marché. C’est le cas notamment, de la production d’aluminium et de la sidérurgie en général qui sont des secteurs très énergivores. Mais le développement du pays doit aussi passer par plus d’ouverture aux investissements en provenance d’autres pays étrangers. La France pourrait en outre apporter son expertise dans la construction d’hôpitaux, et mettre en place des partenariats universitaires afin de mieux former la jeunesse algérienne. Si la France perd peu à peu de son influence en Algérie mais surtout en Afrique du nord ou elle tente d’imposer son agenda, l’axe Alger-Pekin-Moscou est prêt à prendre la relève si l’on tient compte de l’activisme débordant de la Chine et de l’Algérie et à un degré moindre la Russie qui commence à reprendre du terrain perdu durant les années 90. Ainsi l’Algérie, avec l’aide de la Chine et de la Russie, est en train de supplanter la présence française à travers des projets structurants.

Charef S.