Initialement prévue à Rouiba sur le site de la Société nationale de véhicules industriels (SNVI), l’usine du constructeur automobile français Renault, en Algérie, pourrait être implantée dans la zone industrielle de Bellara, à Jijel, a indiqué jeudi dernier Mohamed Benmeradi, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement.
L’Algérie espère finaliser l’accord avec le constructeur français avant la fin de l’année en cours. «Les négociations se poursuivent avec le groupe Renault et nous espérons arriver à un accord avant la fin de cette année», a notamment déclaré le ministre à la presse, en marge d’une séance de questions orales au Sénat.
Le site de Bellara, co-géré avec l’émirati DP World, 3ème opérateur mondial de terminaux à conteneurs, se trouve à 350 km à l’est d’Alger, et devra donc abriter l’usine au losange où seront fabriqués 75.000 véhicules, entre la Renault Symbol et les Dacia Logan et Sandero, avant d’atteindre 150.000 voitures, dans une seconde étape.
Cependant, certains points restent en suspens comme la répartition des 51% du capital du partenariat que Renault doit signer avec l’Etat conformément à la loi relative aux investissements étrangers en Algérie. «La répartition des 51% du capital revenant à l’Algérie n’a pas encore été arrêtée par le gouvernement algérien», avait souligné récemment M. Benmeradi qui estime qu’une une fois l’accord signé, la première voiture frappée du losange, conçue en Algérie, pourrait être livrée 18 mois après.
Quant au taux d’intégration du projet, il sera entre 20 à 25%, dans une première étape pour augmenter ensuite à 60% avec l’intégration de la pneumatique et du vitrage. Les pourparlers entre l’Algérie et Renault se sont souvent heurtés aux exigences du constructeur automobile. En effet, Renault avait revendiqué, dans un premier temps, des avantages en contrepartie de l’investissement.
La presse avait rapporté à l’époque, des informations selon lesquelles, le constructeur automobile aurait conditionné son implantation en Algérie au retour du crédit automobile supprimé par la loi de Finances complémentaire 2009. L’autre exigence de Renault est de conserver l’exclusivité des ventes des voitures produites, à savoir la Renault Symbol et les Dacia Logan et Sandero. La marque au losange a souhaité également bénéficier des avantages spécifiques ou conventionnels en relation avec le prix de l’énergie.
En septembre dernier, Xavier Driencourt, l’ambassadeur de France en Algérie, en visite à Relizane, et répondant à une question sur le dossier de Renault en Algérie, avait déclaré que c’est un dossier avant tout industriel, mais de dimension politique compte tenu du rôle du constructeur automobile en Algérie. Une réponse somme toute diplomatique puisque Renault, déjà présent au Maroc, sa décision de s’implanter en Algérie ne peut être qu’éminemment politique.
Moncef Wafi