L’Algérie entame sa mutation syndicale

L’Algérie entame sa mutation syndicale

La colère monte en Algérie contre les directions syndicales. Selon « El Watan », « la majorité des travailleurs » de la CNAS (Caisse nationale des assurances sociales) d’Annaba dénonce leur syndicat qui ne peut plus, selon eux, les représenter. C’est surtout son « indéboulonnable » secrétaire général, Hmar Niya Tayeb, membre également de l’exécutif de la centrale syndicale historique UGTA, qui fait l’objet de la colère des cadres et des travailleurs de cette caisse. Dans une lettre adressée au quotidien algérien, « les protestataires » affirment que ce syndicat « est composé de repris de justice, de consommateurs de drogue et d’affairistes ».

Pour eux, il est nécessaire d’installer « en passant par les urnes » une véritable représentation. Cette contestation est certes locale. Comme le note « El Watan », «  jamais l’UGTA n’a connu une décadence générale » comme à Annaba. Mais le quasi-monopole de l’Union générale des travailleurs algériens est de plus en plus contesté. « A force d’implanter ses proches à la tête des différentes unions, l’UGTA a cédé du terrain » aux syndicats libres, écrit « El Watan ». D’après Maghreb Emergent, qui se présente comme le premier site économique d’Algérie, l’UGTA a « perdu sa prééminence dans les secteurs de la fonction publique » et est confrontée à une montée du syndicalisme autonome dans les autres entreprises publiques.



Cette émergence serait largement due à une « perte de crédibilité » de l’UGTA. Au 1er trimestre 2017, les salariés de Sonelgaz, la compagnie de l’électricité et du gaz, ont adhéré « massivement » au syndicat national autonome. Air Algérie, Algérie Poste et Sonatrach échappent au moins partiellement à l’emprise de l’UGTA. Le syndicalisme en Algérie fait sa mutation, comme ailleurs.

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