A l’instar de tous les pays de la planète, l’Algérie a célébré, hier, la journée mondiale de la Population. La commémoration de cette journée, organisée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a eu lieu au Palais de la culture en présence de représentants du ministère de la Santé et de l’UNFPA du bureau d’Alger.
Décrétée journée mondiale de la Population depuis le 11 juillet 1989 par le Conseil d’administration des Nations unies, le but de cette journée est d’attirer l’attention sur l’urgence et l’importance des questions de population dans le cadre des plans de développement global et la nécessité de trouver des solutions à ces préoccupations.
Selon les Nations unies, l’espérance de vie est passée de 30 à 67 ans entre 1800 et 2005 conduisant ainsi une croissance rapide de la population estimée à un milliard en 1810. Pour l’année 2011, cette journée verra le lancement de la campagne «un monde de 7 milliards», qui aura lieu le 31 octobre 2011. Le compte à rebours aura lieu selon les différents intervenants, à partir du 24 octobre prochain soit 7 jours avant la journée des 7 milliards.
S’exprimant à cette rencontre, la directrice de la population au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mme Nassira Keddad, a présenté un historique sur le suivi de la croissance démographique et la planification familiale en Algérie depuis les années 1960 jusqu’à la période actuelle.
La responsable a salué les compétences techniques et les moyens financiers déployés pour la réalisation des différents recensements généraux de la population et de l’habitat, dont le premier remonte à 1966 et le dernier à 2008.
A travers ces chiffres, c’est la population en âge d’activité (15 à 59 ans) qui en constitue la part la plus importante. Cette tranche est de 64,4% et celle du troisième âge (60 ans et plus) de 7,4%.
Parmi les priorités de la politique nationale de population, elle a mis l’accent sur la protection de la famille en tant que cellule sociale de base, la promotion de la femme, l’amélioration du niveau de l’éducation et la lutte contre l’analphabétisme et le renforcement de l’accès aux soins de santé reproductive.
Il s’agit de réduire de 30% le taux de mortalité maternelle, enregistré en 2002, et atteindre un taux de prévalence de la contraception de 65%, rappelant que le nombre de femmes ayant atteint l’âge de reproduction en Algérie est, actuellement, de 10 millions. Le nombre des naissances a atteint un million, par contre la mortalité a connu un taux d’accroissement de 4,51 pour mille.
D’autre part, le recours à la planification familiale volontaire diminue directement la mortalité infantile et améliore la santé maternelle. Le ralentissement de la croissance démographique qui résulte de l’accès à la santé reproductive participe d’une meilleure prise en charge en matière de santé, d’éducation de qualité de la vie.
Sur le plan mondial, les orateurs ont souligné que la population mondiale dépassera le seuil des neuf milliards de personnes en 2050, selon le rapport de l’ONU. La population mondiale devrait atteindre le chiffre de 9,3 milliards de personnes en 2050, alors qu’elle totaliserait 10,1 milliards d’individus en 2100, précise ce rapport, intitulé Révision des projections de la population mondiale […]. Cette population, qui est estimée à 7 milliards de personnes à la fin 2011, devra augmenter d’un milliard de personnes en 2023 et en 2041, pour dépasser le seuil des dix milliards en 2081.
Il ressort, également, du document onusien que 42% de la population mondiale vit aujourd’hui dans des pays à faible taux de fertilité où les femmes n’ont pas assez d’enfants, alors que le reste de la population vit dans des pays à fort taux de fertilité, tels que l’Afrique (39), l’ Asie (9), l’ Océanie (6) et en Amérique latine (4).
Sarah Sofi
L’Algérie enregistre près d’un million de naissances par an
97% des naissances se déroulent dans les services assistés médicalement
Avec un nombre aussi important de naissances, (860.000 en 2010), ce sont près d’un million de naissances qui sont enregistrées chaque année en Algérie, selon Janine Belkhodja, professeur en gynécologie obstétrique. Ce boom phénoménal a causé une surcharge des services de maternité à travers le pays avec une occupation des lits de l’ordre de 100% d’où l’incapacité à répondre aux demandes croissantes, a précisé la spécialiste lors de la rencontre organisée par le ministère de la Santé et de la Population, hier, au palais de la culture Moufdi-Zakaria.
Elle a imputé l’augmentation du taux de naissances en Algérie à la sécurité et à l’amélioration des conditions de vie des citoyens. Cette augmentation du taux des naissances est à l’origine de la surcharge des services d’urgences dans les grands hôpitaux universitaires où le personnel médical travaille dans un climat épuisant.
Aussi, selon elle, 97% des naissances se déroulent dans les services assistés médicalement, alors que le taux de mortalité des femmes enceintes est encore élevé (76 décès pour chaque 100.000 habitants), en dépit des efforts déployés par les pouvoirs publics. Elle a appelé à prendre en charge les besoins des sages-femmes en améliorant leurs conditions de travail sachant qu’elles suivent un grand nombre de femmes enceintes, notamment dans les régions qui connaissent un manque de spécialistes.
S. S.
Le développement doit s’appuyer sur le savoir
«L’Algérie dispose de tous les atouts pour être un pays guide qui doit son développement grâce au savoir et à la science». Pour, M. Menes Mesbah, maître de conférences à l’Institut de journalisme, il n’ya point de doute là-dessus, et c’est en animant une conférence, hier, au Centre de recherche scientifique et sécuritaire (CRSS), que celui-ci mettra l’accent sur le fait que, si la sphère politique a connu quelques «blocages», l’économie algérienne a, quant à elle, enregistré des sauts aussi quantitatifs que qualitatifs. Sur ce plan, «notre pays n’est plus à présenter. Il dispose de richesses inépuisables», rassure le conférencier.
Aussi, selon lui, les réformes politiques engagées, depuis plus de deux mois, par le Président de la République Abdelaziz Bouteflika constituent «la meilleure parade aux dysfonctionnements enregistrés à plusieurs niveaux». Enchaînant dans cette optique, l’universitaire se dit «favorable» à la limitation des mandats présidentiels. Interrogé sur le régime adéquat qui assure le bon fonctionnement de l’Etat algérien, M. Mesbah répond : «La question n’est pas de savoir si ce régime sera parlementaire, présidentiel ou semi-présidentiel». Ce qui compte le plus, à ses yeux, est «le rôle que peut jouer ce régime». Cette question, rappelons-le, s’est taillé la part belle des interventions émanant de politologues, historiens, élus, chercheurs et… politiciens présents à cette conférence. Abondant en ce sens, l’orateur mettra en exergue le rôle des médias. «Il est grand temps que l’Algérie dispose de médias professionnels notamment dans l’audiovisuel», dit-il en guise d’arguments. Et d’ajouter que la création d’une chaîne d’informations est aujourd’hui plus qu’une nécessité. Ce support permettra, selon ses dires, de «pouvoir défendre de la meilleure manière les intérêts de son pays».
L’expert, n’a pas cessé, au cours de son intervention, de rappeler le fait, qu’aujourd’hui «nous sommes à la merci des autres chaînes arabes qui, malheureusement, ont réussi leur essor grâce à des journalistes du cru ; ceux qui ont fait l’école algérienne». Pour notre interlocuteur, tous les moyens permettant un avenir serein au pays, existent. Puisque, selon lui, les pouvoirs publics ne lésinent pas sur les efforts.
Intervenant au cours de la conférence, le professeur M’hand Berkouk, directeur du CRSS, a dressé, contrairement à son confrère, un tableau peu optimiste de la situation, rappellant que l’Algérie n’est classée qu’en 125e rang dans la question des aspirations démocratiques. «On n’acquiert pas une démocratie avec des décisions politiques», a- t-il précisé.
Intervenant dans le cadre de la consolidation des réformes politiques, Abderahmane Belayat, ancien ministre et membre du Comité central du FLN, s’est attardé sur les attentes et les défis qui attendent la commission sur les réformes politiques dirigée par Abdelkader Bensalah, président du Sénat. «Cette commission a du terrain à parcourir» . A-t-il dit, précisant que, pour éviter, le même sort qu’ont connus plusieurs pays arabes, il «faut construire un régime politique cohérent qui tienne compte de la réalité politique».