L’Algérie est en voie de devenir un pôle régional en matière de biotechnologie et de production de médicaments, en vertu d’un protocole d’accord algéro-américain qui doit être signé jeudi.
A l’image de Singapour, en Asie, et de l’Irlande, en Europe, l’Algérie devrait être le nouveau pôle de l’industrie biopharmaceutique qui couvrira le Moyen-Orient et l’ensemble de l’Afrique, dont les pays du Maghreb, ont indiqué mercredi à Alger des participants, dont des membres du gouvernement algérien, au Forum Santé Algérie-USA 2011.
« Les Américains ont évalué le marché algérien et le considèrent dorénavant comme le futur Singapour de la région », a affirmé le ministre de l’Industrie, de la PME et de la promotion de l’Investissement, M. Mohamed Benmeradi.
Toutefois, les entreprises américaines ont appelé l’Algérie à revoir la réglementation régissant l’investissement, notamment la règle des 51/49 dont elles demandent l’allègement pour les secteurs hors hydrocarbures.
A cette égard, l’Algérie oeuvre à convaincre ses partenaires américains que la législation algérienne « n’est pas contraignante » et expliquer « concrètement » qu’elle est la capacité de son marché intérieur.
M. Benmeradi a ainsi invité les acteurs de la filière pharmaceutique et biopharmaceutrique étrangères notamment américaines à se rapprocher, à explorer et à étudier les montages de partenariat pouvant démarrer rapidement et générer des richesses et des avantages mutuellement bénéfiques.
De son côté, le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, a indiqué que l’accord, qui sera signé par les ministères de l’Industrie et de la Santé et des groupes pharmaceutiques américains, permettra le transfert en Algérie de la biotechnologie des grands
laboratoires mondiaux dont les Etats-Unis d’Amérique sont les leaders.
M. Ould Abbès a affirmé, en outre, que les pouvoirs publics « accompagneront », par des mesures législatives et réglementaires, l’investissement dans le domaine de la fabrication des médicaments innovants issus des biotechnologies et le transfert de technologie, qu’il s’agisse de recherche-développement ou de production industrielle.
Il a assuré que « tout obstacle ou frein au développement dans ce domaine sera traité avec toute la diligence et la célérité voulues ». Pour le président du Conseil d’affaires algéro-américain (USABC), M. Smaïl Chikhoune, les grands groupes américains, en vertu de cet accord, « s’engagent » à faire de la recherche et développement en Algérie dans les domaines de la biotechnologie et de l’industrie pharmaceutique. Pour sa part, l’Algérie devrait, selon lui, créer une ville susceptible d’accueillir les futurs laboratoires de recherche et les unités de production des médicaments en partenariat avec ces groupes américains. Concernant les motivations de cette proposition américaine, M. Chikhoune a expliqué que les responsables de la dizaine d’entreprises américaines déjà implantées sur le marché algérien du médicament et de la biotechnologie ont constaté un « accroissement » dans les chiffres des dépenses publiques dans le secteur de la santé.
Selon lui, ces groupes pharmaceutiques américains, « qui consacrent chaque année quelque 100 milliards de dollars à la recherche et développement », souhaitent faire de l’Algérie une plaque tournante pour la région MENA (Moyen orient et Afrique du Nord).
« Ils veulent reproduire l’expérience que les Etats-Unis ont menée à Singapour où l’Etat avait mis à leur disposition les infrastructures », a-t-il ajouté, assurant qu’en cas d’aboutissement de ces projets, l’Algérie deviendrait une destination mondiale pour la recherche et le développement puisque le climat d’investissement « y est favorable » et le potentiel humain « existe et permet de faire dans le transfert de technologie ».
Le forum, qui doit se poursuivre jeudi, est dédié à la recherche-développement dans le domaine de la pharmacie et aux possibilités de coopération dans ce domaine entre l’Algérie et les Etats-Unis d’Amérique. Les échanges commerciaux entre l’Algérie et les Etats Unis, largement à l’avantage de l’Algérie, avaient atteint, en 2010, près de 16 milliards de dollars dont 13,7 milliards de dollars d’exportations algériennes et 2,1 milliards de dollars d’importations, selon les chiffres des Douanes algériennes