L’Algérie est le premier consommateur laitier au Maghreb et le second pays au monde importateur de lait et de produits laitiers avec un besoin annuel de l’ordre de 4 milliards de litres en 2012.
Les importations de lait de transformation ont atteint 484,14 millions de dollars durant les cinq premiers mois de 2013, contre 505,99 millions de dollars à la même période de 2012, en baisse de 4,32%, estiment les Douanes algériennes.
Les importations algériennes de lait ont par ailleurs atteint 128.048 tonnes les cinq premiers mois de l’année en cours contre 126.720 tonnes à la même période de l’année écoulée, enregistrant une légère hausse (1,05%), indique le Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes. Cette baisse n’est pas le fruit d’une production nationale, hélas, mais celle d’une stratégie commerciale.
En effet, l’Algérie a profité du «recul sensible» des prix du lait sur le marché international, durant le premier trimestre 2013, pour effectuer ses achats, indique l’Office national interprofessionnel du lait (Onil), principal importateur public de la poudre de lait. Ainsi, les importations algériennes de lait de transformation ont atteint 314,8 millions de dollars, durant le premier trimestre 2013, en hausse de 11,7% par rapport à la même période en 2012.
Contrairement à la baisse qui a marqué le premier trimestre 2013, les prix du lait ont enregistré «une forte hausse» durant le 2eme trimestre (avril, mai et juin), les prix de la poudre de lait entier ayant dépassé les 5.000 dollars la tonne et les 4000 dollars la tonne pour la poudre de lait écrémé, a déclaré M.Fethi Messar, directeur général de l’Onil. La tonne de poudre de lait a gagné 60% depuis le début de l’année à fin juin dernier. A en croire le même responsable, la hausse des prix sur le marché international durant les trois derniers mois, s’explique par deux phénomènes climatiques.
La sécheresse en Nouvelle-Zélande qui a fait flamber les prix mondiaux de lait et un hiver très rigoureux et plus long en Europe. La production laitière de la Nouvelle-Zélande, qui fournit les deux tiers de la poudre de lait qui s’échange sur la planète, est très dépendante de la météo puisque le cheptel se nourrit dans les pâturages.
Selon l’Onil, l’Etat consacre annuellement environ 47 milliards de DA au soutien de la filière lait pour encourager la production et réduire la facture d’importation. S’ajoute à cela la mise en place d’un dispositif de développement de la production laitière nationale qui comprend plusieurs mesures incitatives «importantes» au profit des éleveurs, des collecteurs, des transformateurs et récemment même pour des producteurs de certains aliments de bétail comme le maïs et la luzerne. Le développement de la filière lait s’inscrit dans le cadre de la politique agricole, dont l’objectif est de mettre en place une filière laitière intégrée et rassemblant les différents acteurs intervenant en amont ou en aval de cette filière (producteurs, collecteurs, transformateurs, structures techniques, office interprofessionnel et fournisseurs d’intrants). Cette politique intégrée vise à réduire les importations de poudre de lait et à améliorer la production nationale globale qui se situe entre 2,5 milliards à 3 milliards de litres par an. Une quantité qui ne couvre en fait que près de 50% des besoins nationaux; c’est dire la chronicité de ce problème de dépendance vis-à-vis de l’étranger et auquel pallient des importations massives de laits et produits laitiers dont la facture est estimée à 1,19 milliard de dollars en 2012 contre 1,42 milliard en 2011.
L’on juge donc que cette politique commence à donner ses fruits, puisqu’il y a une régression des importations de la poudre de lait et en parallèle il y a un développement de la production nationale de lait cru collecté et intégré dans la production du lait et des produits laitiers, avait déclaré M.Messar.