L’économiste et ancien secrétaire d’Etat chargé des statistiques, Sid Ali Boukrami, a estimé dimanche à Alger que l’Algérie doit concentrer ses efforts sur l’amont pétrolier et non sur le gaz de schiste.
« La priorité pour l’Algérie dans le domaine pétrolier est d’aller vers l’amont pour avoir un bon niveau de négociation au niveau international et ne pas se disperser et le dossier du gaz de schiste est un faux débat », a-t-il déclaré au forum du quotidien Liberté.
M. Boukrami a plaidé, dans ce sens, pour l’accroissement des taux de récupération des gisements et pour la maîtrise de la technologie nécessaire.
« Il faut gérer ce qu’on a en augmentant le taux de récupération pour avoir plus de revenus. Ce ne sont pas les besoins financiers mais l’exploitation optimale des gisements qui doit déterminer la production alors qu’il faut maîtriser la technologie du forage », a-t-il indiqué.
Selon lui, l’impact sur l’environnement et le coût d’exploitation du gaz de schiste « sont des faux débats ».
« On ne sait pas si ce sera rentable. On n’est pas au stade de dire si c’est rentable ou pas. On ne connaît pas le bassin sédimentaire, a-t-il ajouté, faisant remarquer que « l’Algérie veut donner des garanties pour honorer ses contrats sur 20 ans avec l’Europe ».
« L’Algérie ne vaut sur le niveau international que par ses capacités énergétiques et en 2018, il y aura une renégociation des contrats. Il faut assurer les autres que vous avez la capacité d’honorer les engagements au niveau international », a-t-il préconisé.
Evoquant la question des besoins interne en énergie, cet économiste a soutenu que le rythme actuel de consommation « n’est pas soutenable ».
Ce rythme « évolue à deux chiffres ce qui conduit à revoir la capacité des centrales électriques tous les cinq ans », a-t-il encore souligné.