L’Algérie doit optimiser la gestion de ses finances pour éviter un nouveau choc pétrolier

L’Algérie doit optimiser la gestion de ses finances pour éviter un nouveau choc pétrolier

7545340-11642914.jpgLa baisse actuelle des prix mondiaux de pétrole est conjoncturelle et les prix pourraient retrouver leur niveau haussier en fonction des fondamentaux du marché, a affirmé un expert ajoutant que l’Algérie doit gérer les impacts de cette situation afin d’éviter un scénario semblable à celui du choc de 1986.

Intervenant lors d’une conférence débat organisée jeudi dans la soirée par le Front des forces socialistes (FFS) sur les effets de la baisse des cours de pétrole sur l’économie algérienne, Amor Khelif, professeur d’économie à l’université d’Alger, a estimé que la durée de cette conjoncture baissière dépend de la réaction des acteurs et de la situation géopolitique internationale.

« La baisse des prix de pétrole est conjoncturelle. Mais reste à savoir combien pourrait durer cette situation avant que les prix repartent à la hausse’’, a indiqué M. Khelif.

M. Khelif a, dans ce sens, prévu deux scénarios : le premier est relatif au choc pétrolier de 1986 où les cours n’ont pu retrouver leur niveau initial (45 dollars le baril) que 16 ans plus tard, soit en 2003, alors que le deuxième scénario se réfère à la crise de 2008 lorsque les prix avaient chuté à 37 dollars le baril avant de remonter à hauteur de 120 dollars le baril en 2010.

S’agissant des effets de cette situation sur l’économie nationale, cet universitaire spécialiste dans les questions énergétiques a préconisé « d’optimiser l’utilisation des ressources financières du pays pour réussir la diversification de l’économie ».

De même, le désendettement de l’Algérie constitue un atout pour faire face aux retombées d’une baisse prolongée des cours. Mais cet atout risque de fondre, selon lui, sans une gestion « plus fiable de la finance publique ».

Evoquant, en outre, les efforts des pouvoirs publics pour réduire la dépendance de l’économie aux hydrocarbures durant les quatre dernières décennies, M. Khelif, a fait savoir que les investissements consentis à cet effet s’élèvent à 1.100 milliards de dollars entre 1970 et 2010.

Cependant, la contribution du secteur des hydrocarbures au produit intérieur brut (PIB) est passée de 31% à 50%, alors que la part de ce secteur dans les recettes des exportations est passée de 42% à 98% sur la même période.

En parallèle, la fiscalité pétrolière qui constituait 39% des recettes fiscales, représente 68% en 2010, selon des statistiques avancées par ce professeur.

Par ailleurs, les participants ayant animé le débat qui a suivi la présentation de M. Khelif ont mis l’accent sur la nécessité d’une politique économique nationale axée sur l’encouragement de l’investissement productif pour diversifier les exportations.