L’Algérie disposée à aider le Mali ,Medelci critique «les faux sauveurs»

L’Algérie disposée à aider le Mali ,Medelci critique «les faux sauveurs»
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La réunion ministérielle des pays du Champ, élargie aux pays du Sahel, a été couronnée par la déclaration d’Alger. Un document qui appuie le processus de réconciliation nationale au Mali et qui appelle l’Afrique à se prendre en charge sur le plan sécuritaire. Le chef de la diplomatie algérienne, lui, n’a pas manqué de critiquer «ceux qui se désignent comme de faux sauveurs de l’Afrique», allusion faite à la France qui dit avoir «libéré le Mali» des groupes terroristes.

Alger ne digère toujours pas l’intervention militaire française au nord du Mali. Preuve en est, le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, est revenu encore une fois pour critiquer implicitement l’approche purement militaire adoptée par la France au Nord-Mali. S’exprimant lors d’un point de presse, animé juste après une réunion ministérielle des pays du Champ, tenu avant-hier à Alger, le ministre a réaffirmé le credo algérien qui consiste à dénoncer toute ingérence dans les affaires internes des pays africains. «Nous devons, à partir des crises régionales que connaît le Sahel, aboutir à des mécanismes continentaux qui permettront à l’Afrique de gérer ses crises par ses propres moyens et en prévenir d’autres», a déclaré Medelci, soulignant que «le terrorisme ne se limite pas à une frontière». «Plus nous aurons des pays en Afrique pour lutter contre ce fléau avec leurs propres moyens, plus nous aurons de chance à faire revenir à la raison ceux qui, aujourd’hui, sont en train de se désigner à l’endroit de nos peuples comme de faux sauveurs avec de fausses solutions», a-t-il relevé. Déduction : le faux sauveur c’est la France, qui à travers «ses fausses solutions», ne traite que les effets de crise, mais pas ses causes. En effet, Paris avec son approche purement militaire ne contribue ni à la réussite du processus de réconciliation nationale ni au retour de l’ordre constitutionnel à Bamako. Pour preuve, l’élection présidentielle, commandée depuis Paris, se tiendra dans la précipitation et dans un contexte d’insécurité au nord, notamment à Kidal. Ainsi, il n’est un secret pour personne que la France continue toujours à manipuler les Touareg du MNLA pour entraver tout processus de paix au Mali. À ces manœuvres de la France et de l’Occident d’une manière générale, Medelci estime que «les peuples africains ne sont pas dupes». «Nous sommes plus forts que le terrorisme». A ce propos, il a appelé à une «synergie» entre les pays africains pour permettre aux populations de prendre en charge, elles mêmes, une «grande partie de la lutte contre le terrorisme aux côtés des services de sécurité, et pouvoir situer ce fléau dans un cadre de vision globale qui traite également ses causes». S’agissant de la crise malienne, le ministre des Affaires étrangères a indiqué que l’Algérie est disposée à apporter son aide au Mali pour la tenue de l’élection présidentielle du 28 juillet prochain dans les «meilleures conditions». «L’Algérie, comme tous les autres pays, est disposée à apporter au Mali tout ce qui est possible pour permettre à cette élection présidentielle de se tenir dans les meilleures conditions», a déclaré Medelci. Il a également souligné la disposition de l’Algérie à mettre son expérience au service du Mali, y compris en matière de réconciliation nationale qui «a servi de référent dans beaucoup de pays africains», a-t-il dit. Le chef de la diplomatie algérienne a également affirmé que la solidarité avec le Mali était «un devoir» et que les pays du Champ «continueront à le soutenir jusqu’à la stabilisation définitive de ce pays et de la restauration entière de la sécurité dans la région».

Par Mehdi Ait Mouloud