La prise en charge des cancéreux en Algérie continue d’accuser de graves carences. Le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbes, a reconnu, dimanche, sans ambages cet état des lieux déplorable devant les présidents des groupes parlementaires.
Dans notre pays, 40.000 cancéreux sont recensés. Au moins 28.000 d’entre eux nécessitent une radiothérapie. Or, l’Algérie ne dispose que de 13 appareils seulement alors que la prise en charge d’un tel nombre en nécessite 57 ! Cette situation dramatique est, ainsi, lourdes de conséquences. Pour preuve, des cancéreux meurent souvent faute de radiothérapie !
A Alger, au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) des centaines de malades attentent un rendez-vous depuis des mois. Partout dans les différents centres de lutte anticancer à travers le pays, les appareils de radiothérapie tournent au ralenti ou sont pratiquement en panne comme à Constantine, Oran, Tizi Ouzou et à l’hôpital de Aïn Naâdja.
Récemment à Ouargla, une cancéreuse de 35 ans, souffrant d’un cancer du sein, est décédée après une attente de 8 mois après sa cure de chimiothérapie. De nombreuses autres victimes paient de leur vie le manque cruel de ces appareils dans les hôpitaux.
Face à cette « hécatombe » qui ne dit pas son nom, le ministère de la Santé a encore promis d’acquérir 57 nouveaux appareils de radiothérapie. Djamel Ould Abbes assure également que de nouveaux centres de lutte contre le cancer seront ouverts prochainement.
Mais combien de morts encore faut-il recenser pour que toutes ces promesses se concrétisent enfin ?
Abderrahmane Semmar