L’Algérie devrait poursuivre son programme d’investissements publics, mais doit veiller à son efficacité, a recommandé jeudi une mission du Fonds monétaire international (FMI), à l’issue d’un séjour de plusieurs journées à Alger.
»Afin de renforcer les perspectives de croissance à moyen terme pour réduire le chômage et augmenter les niveaux de vie des populations, l’Algérie devra poursuivre son programme d’investissements publics tout en veillant à son efficacité », a indiqué le chef de la mission Joel Toujas-Bernaté, lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation du rapport de cette mission. L’Algérie devrait également »approfondir les réformes structurelles, visant en particulier à améliorer le climat des affaires », note le Fonds. Selon le FMI, de telles actions favoriseront »le développement de l’investissement privé, la diversification de l’économie, l’amélioration de sa compétitivité et son attractivité pour les investisseurs étrangers ».
Le Fonds relève en outre que »malgré les progrès importants, le défi principal pour l’économie algérienne demeure de créer suffisamment d’emplois pour les nouvelles générations en s’appuyant sur la diversification de l’activité économique ».
Il a prévu par ailleurs que les perspectives à moyen terme »restent favorables, même si l’activité hors hydrocarbures pourrait se ralentir quelque peu avec la stabilisation des dépenses d’investissements publics et un secteur privé, qui ne semble pas encore être entièrement en mesure de prendre le relais comme moteur de la croissance ». A cet effet, le Fond continuera à soutenir les efforts importants du gouvernement et de la Banque d’Algérie pour renforcer la solidité et l’efficacité du secteur bancaire. Pour 2011, le FMI anticipe une légère amélioration de l’activité des hydrocarbures pour contribuer à une croissance globale de 3,7%.
La politique budgétaire en 2011 devrait avoir comme principal objectif de poursuivre l’effort de modernisation des infrastructures tout en continuant à maîtriser les dépenses afin d’assurer la viabilité à long terme des finances publiques. L’orientation dominante de la politique monétaire pour l’année prochaine devrait être de continuer à contrôler l’excès de liquidité et les pressions inflationnistes, qui pourraient apparaitre après les importantes hausses de salaires dans la Fonction publique et les principaux secteurs économiques, recommande encore le FMI. Par ailleurs, la Banque d’Algérie continue à maintenir le taux de change effectif réel proche de son niveau d’équilibre, note cette mission.
La mission du FMI, dirigée par. Joel Toujas-Bernaté, a séjourné à Alger du 20 octobre au 2 novembre, et a conduit des discussions avec les ministres des Finances et de la Prospective et de la Statistique, respectivement. Karim Djoudi et Abdelhamid Temmar, ainsi que le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci. Cette mission rentre dans le cadre des consultations bilatérales entre le Fonds et les pays membres