La Libye est un pays voisin et frère. Il a beaucoup aidé la révolution algérienne.
Faut-il rappeler que les armes qui ont servi à équiper les katibas de l’ALN en 1954 provenaient de ce pays dirigé par un roi d’origine algérienne ? L’un des sanctuaires de l’Algérie combattante était la base Didouche dans les faubourgs de Tripoli. Aussi l’Algérie s’est-elle attelée à observer une neutralité bienveillante sur des problèmes qui concernent au premier chef le peuple libyen.
C’est à lui de trouver les ressources pour dépasser la situation de crise qu’il traverse ces jours-ci. Il en est hélas pour qui les situations de confusion sont par nature propices à tous les coups fourrés. Sur une chaîne de télévision devenue le relais de nombre de positions hostiles à l’Algérie, un diplomate en poste à l’ambassade de Libye en Chine, et qui a fait défection, accuse l’Algérie d’affréter des avions militaires algériens pour transporter des mercenaires en Libye.
Pas moins. La réplique n’a pas tardé. Le ministère des Affaires étrangères a démenti hier de «la manière la plus catégorique» «les allégations mensongères». «Insidieuses, elles vont à l’encontre de la position doctrinale, bien connue, de l’Algérie qui récuse, de manière absolue, l’ingérence dans les affaires intérieures des Etats», souligne le ministère. Les autorités algériennes ont, par contre, ouvert les frontières terrestres pour accueillir ceux qui n’ont pas d’autres moyens de regagner leur pays. Bien évidemment, cette attitude n’intéresse pas ceux qui profitent même des moments de détresse pour distiller d’ignobles accusations. Qu’importe si elles ne reposent sur aucune information ou preuve.
Le lien est vite établi avec les accusations qui visent le Polisario. Pour le discréditer, le Maroc avait essayé de détecter des combattants sahraouis dans les rangs des terroristes opérant dans la région du Sahel. Cette fois-ci, il les découvre en Libye, pour on ne sait quels obscurs desseins. Le gouvernement sahraoui a démenti de son côté «la campagne d’intoxication orchestrée par les services marocains». «Aucun combattant sahraoui ne se trouve en Libye», et le Président sahraoui Mohamed Abdelaziz «n’a pas du tout téléphoné» au leader libyen, indique un communiqué du ministère sahraoui de l’Information.
La logique qui sous-tend cette grossière manœuvre est trop clairE. Il s’agit de ternir à tout prix l’image d’un pays et le combat d’un peuple qui y trouve un soutien inconditionnel. Par respect des principes que ne sauraient altérer des propos farfelus.