L’Algérie crée la surprise dans la course mondiale à l’IA et se classe N°1 au Maghreb en 2025

L’Algérie crée la surprise dans la course mondiale à l’IA et se classe N°1 au Maghreb en 2025
Indice mondial 2025 de The Observer sur l’intelligence artificielle

L’intelligence artificielle, désormais utilisée par plus d’un milliard de personnes et d’entreprises, s’impose comme le nouveau terrain de rivalité entre États. Les puissances réorganisent leurs priorités pour bâtir des capacités de calcul souveraines, convaincues de ne pas devoir « passer à côté de ce qui pourrait être la technologie polyvalente la plus fondamentale depuis l’électricité ».

Dans cette course effrénée où se mêlent innovation, puissance économique et ambitions géopolitiques, l’Algérie fait désormais l’objet d’une évaluation précise à travers l’Indice mondial 2025 de The Observer sur l’intelligence artificielle.

Ce classement, parmi les plus complets du moment, dresse un panorama sans fard des progrès, des limites et des marges de manœuvre. Tout en révélant une hiérarchie mondiale dominée sans surprise par les États-Unis et la Chine. Entre avancées discrètes et défis encore considérables, il offre une photographie claire de la place de l’Algérie dans la course mondiale à l’IA.

L’Algérie dans l’Indice 2025 sur l’intelligence artificielle : un classement contrasté mais honorifique

L’Indice mondial de l’intelligence artificielle évalue 93 pays selon 108 indicateurs issus de 24 sources publiques et privées. Cette grille d’analyse décrit sept piliers essentiels pour mesurer l’intégration réelle de l’IA. Dans cette architecture complexe, l’Algérie occupe la 65e place mondiale, la 9e dans le monde arabe et s’offre même la 1re place au Maghreb.

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Classement IA 2025 : des scores variables selon les piliers analysés

Le rapport offre plusieurs indications clés :

  • Talent (62e) : le pays se situe au milieu du tableau concernant la disponibilité de spécialistes capables de concevoir et exploiter des solutions d’IA.
  • Infrastructure (77e) : le déficit est notable dans les capacités de calcul haute performance, la disponibilité en semi-conducteurs et la puissance électrique destinée aux usages numériques.
  • Environnement opérationnel (78e) : l’adoption sociétale reste lente, tout comme la confiance du public envers l’IA.
  • Innovation-recherche (69e) : le pays montre un certain dynamisme scientifique, même si ses universités et centres de recherche restent en retrait par rapport aux leaders régionaux.
  • Développement (74e) : les applications concrètes de l’IA et la création de produits technologiques émergent encore timidement.
  • Commercialisation (86e) : l’implication du secteur privé demeure limitée, avec un écosystème entrepreneurial encore peu tourné vers l’IA.
  • Stratégie gouvernementale (30e) : c’est le point fort de l’Algérie. Le rapport salue les plans et orientations nationales, qui placent le pays dans le premier tiers mondial.

Une course dominée par les géants : les États-Unis et la Chine en tête

Le rapport le rappelle sans détours. La bataille mondiale de l’IA se joue principalement entre Washington et Pékin, engagés dans un duel technologique sans pause. Les deux pays occupent le sommet du classement, portés par des investissements colossaux et des écosystèmes d’innovation inégalés.

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Le financement constitue le moteur de cette hégémonie. The Observer note que :

  • 77% des investissements mondiaux en IA générative proviennent désormais du secteur privé (contre 56% en 2024).
  • Des entreprises comme OpenAI dépensent jusqu’à 5 milliards de dollars par an pour développer leurs modèles.
  • Les États-Unis captent 90% des financements privés mondiaux sur les neuf premiers mois de 2025.
  • L’Europe recule, avec seulement 3,9% des financements. Et une présence scientifique en baisse dans les conférences majeures (de 16% à 12%).
  • L’Asie progresse, notamment grâce à la Corée du Sud, Taïwan et les Émirats arabes unis.

Par ailleurs, les conclusions de l’Indice 2025 montrent une recomposition rapide des équilibres mondiaux. Les Émirats arabes unis et l’Arabie Saoudite, classés respectivement 9e et 14e, misent sur des investissements massifs, renforcent leurs infrastructures et multiplient les projets visant à généraliser l’usage de l’IA.

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L’Europe, en revanche, décroche dans presque tous les paramètres : financement insuffisant, recherche en recul, capacités industrielles limitées. L’écart avec les États-Unis ne cesse de se creuser.

Les défis pour l’Algérie : innovation, infrastructures et secteur privé

Pour l’Algérie, le rapport pointe plusieurs priorités pour espérer améliorer sa place dans la course mondiale à l’IA :

  • Renforcer la recherche et pousser les établissements scientifiques à générer davantage de publications et avancées techniques ;
  • Développer des infrastructures de calcul robustes, indispensables pour entraîner et déployer des modèles d’IA modernes ;
  • Encourager l’implication du secteur privé, un maillon encore trop faible dans la chaîne de valeur numérique ;
  • Accélérer la mise en œuvre concrète de la stratégie gouvernementale, aujourd’hui mieux positionnée que son exécution opérationnelle.

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La place de l’Algérie dans l’Indice mondial 2025 témoigne d’un potentiel réel. Soutenu par une stratégie étatique jugée active. Mais freiné par des limites structurelles et une implication encore timide du secteur privé. Dans une dynamique internationale dominée par des investissements gigantesques, la marge de progression existe, mais elle exige une montée en puissance accélérée de l’innovation, des infrastructures et de l’adoption de l’IA au niveau sociétal. La course mondiale à l’intelligence artificielle s’intensifie, et c’est désormais sur le terrain de l’exécution que se jouera la capacité de l’Algérie à gravir les échelons.