L’Algérie cherche des investisseurs industriels français

L’Algérie cherche des investisseurs industriels français
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« L’Algérie ne veut pas de projets financiers. Nous cherchons des opérateurs étrangers prêts à transférer du savoir-faire et à réaliser des produits qui viendront se substituer à des importations et à ouvrir de nouveaux marchés extérieurs », a clairement expliqué Abdelkrim Mansouri, le directeur général de l’Agence nationale du développement de l’investissement (Andi), lors des 6e Rencontres Algérie, organisées par Ubifrance, le 6 juin.

En 2011, le montant des importations algériennes approchait 46,5 milliards de dollars. « L’Algérie veut réduire la facture de ses achats », selon Abdelkrim Mansouri, qui a détaillé les principaux produits concernés : blé (2,8 milliards de dollars d’importations), médicaments (1,7 milliard), barres de fer et d’acier (1,7 milliard), lait en poudre (1,3 milliard), sucre (1,1 milliard), robinetterie (1,1 milliard), maïs (1 milliard), tubes, tuyaux et profilés en fer et en acier (1 milliard), etc. Les fournitures à l’étranger couvrent ainsi la quasi-totalité des besoins en sucre et en huile, 60 % de ceux en céréales et en lait, et 30 % pour la viande bovine. De même, pour les médicaments, la production locale ne couvre que 30 % des besoins.

Le potentiel agricole de l’Algérie est sous-exploité. Toutefois, « comme depuis plusieurs années l’État fixe les prix, l’agriculteur sait tous les ans ce que va lui coûter ses semences et ses engrais et à quel tarif il va pouvoir vendre, ce qui doit faciliter les coopérations avec des investisseurs », souligne Laid Benamor, qui préside le groupe éponyme, spécialisé dans la transformation de blé et le concentré de tomates.

Dans la santé, les cliniques privées (230) se développent, en raison du manque de qualité du service public (280 hôpitaux). Le grand programme de relance économique de l’Algérie, d’un montant global de 286 milliards de dollars sur cinq ans (2010-2014), réserve 8,3 milliards à la création de 200 hôpitaux et 400 polycliniques et maternités.

Pour sa part, l’entreprise rhodanienne (Sarcey) EIHF-Isofroid s’est introduite dans une niche en Algérie, la médecine légale, grâce à son importateur local Medicatech et en développant le conseil aux professionnels. Aujourd’hui, il livre des équipements (cellules réfrigérantes, matériel post mortem…) aux centres hospitaliers universitaires d’Alger et d’Oran. Et son chiffre d’affaires total, déjà réalisé pour moitié en Algérie, devrait encore exploser cette année dans ce pays.