A l’heure où plusieurs projets d’infrastructures de grande envergure tirent la demande de matériaux de construction vers le haut, l’augmentation de la production locale se retrouve au cœur des priorités de l’Algérie, qui souhaite ainsi réduire des importations coûteuses. Le secteur algérien du bâtiment est en plein essor, porté par une vague de projets publics ambitieux, parmi lesquels on peut citer des barrages, des routes et de nouveaux logements.
L’ancien Ministre des Travaux Publics, Abdelkader Kadi, a déclaré en début d’année que seraient menés à bien entre 2015 et 2019 des projets routiers d’un montant de 4 100 milliards de dinars (37,4 milliards d’euros) ainsi que des projets portuaires s’élevant à 550 milliards de dinars (5 milliards d’euros). De la même manière, le Ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, a confirmé que le ministère comptait toujours construire 1,6 million de logements, malgré des prix du pétrole à la baisse.
L’augmentation des activités de construction est telle que la demande dépasse l’offre pour ce qui est de matériaux clés tels que le ciment. La capacité de production de ciment de l’Algérie était de 21 millions de tonnes par an (tpa), selon l’édition 2014 du rapport Global Cement Directory : 5 millions supplémentaires seraient nécessaires pour satisfaire la demande. Les données douanières font apparaitre que les importations de ciment du pays ont atteint 513,7 millions de dollars en 2014, contre 400,08 millions en 2013, comme l’a rapporté l’agence Algérie Presse Service.
Le fer et l’acier étaient également très demandés, représentant à eux deux 57% de la facture totale des importations de matériaux de construction l’an dernier, pour un coût
d’1,84 milliard de dollars. Si on observe depuis le début 2015 un ralentissement des importations, le gouvernement n’en est pas moins désireux d’accroître les capacités de production du pays. Plus tôt dans l’année, A. Tebboune a déclaré que l’objectif poursuivi par le gouvernement était de voir 85% des projets de construction en Algérie utiliser des matériaux de construction produits localement, un taux qui se situe à l’heure actuelle à 65%. La pression s’est toutefois quelque peu relâchée dans la mesure où les importations de matériaux de construction – dont le ciment, le fer et l’acier, la céramique et le bois – ont chuté de plus d’un tiers au premier trimestre 2015 pour atteindre 664,8 millions de dollars, contre 995,1 millions de dollars il y a un an, selon les données douanières. La quantité des principaux matériaux de construction importés s’est également contractée sur la même période, affichant une baisse de 12% et s’établissant à 2,2 millions de tonnes.
M. L.