La célébration des 50 ans d’adhésion de l’Algérie à l’ONU n’aura pas servi seulement à une réception mondaine d’un parterre d’invités prestigieux. Elle a également été l’occasion d’un flash-back sur le parcours de la diplomatie algérienne depuis un demi-siècle et qui aura surtout permis d’expliquer les positions actuelles d’Alger sur nombre de dossiers de l’actualité internationale. Plus particulièrement sur la politique de bon voisinage, de solidarité afin de réaffirmer son credo : la non-ingérence. A méditer dans ce contexte de crise au nord du Mali.
La cérémonie de commémoration du cinquantième anniversaire de l’adhésion de l’Algérie à l’ONU débute par la levée du drapeau dont s’est chargée la fanfare de la Protection civile devant un parterre d’officiels réunis autour du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Ce dernier invite l’assistance très nombreuse à rejoindre la salle de conférence flambant neuve du nouveau ministère.
Un public composé de ministres tels Tayeb Louh du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, ou Abdallah Ghoulamallah des Affaires religieuses et des Wakfs, de représentants diplomatiques dont l’ambassadrice de Suède Eva Emnaeus ou André Parant, ambassadeur de France à Alger, ainsi que des personnalités de la société civile ou d’anciens responsables politiques…
Sans oublier bien entendu le staff de la mission de l’ONU en Algérie. Après une allocution d’ouverture prononcée par Mounia Ioulalen, secrétaire des AE à la direction générale des affaires politiques et de sécurité internationale souhaitant la bienvenue aux invités et annonçant le programme de la matinée, c’est au tour de Mamadou Mbaye, coordonnateur résident du système des Nations unies en Algérie de prendre la parole.
Un discours rappelant le rôle positif de l’Algérie sur la scène internationale et les différents organismes relevant de l’ONU qui y activent depuis des décennies. M. Mbaye n’omettra pas de rendre hommage à ses collègues qui ont péri lors de l’attentat qui a visé le siège onusien à Alger en avril 2007.
Puis une fonctionnaire de la diplomatie algérienne vient lire le message du secrétaire général publié à l’occasion de la journée des Nations unies le 24 octobre.
Un texte concis qui rappelle que l’ONU a pour vocation essentielle, ces derniers temps, d’oeuvrer pour la paix et la tolérance et le respect des droits de l’homme, de lutter contre l’insécurité à travers le monde et de promouvoir le développement en associant les ONG et de larges pans de la société civile des différents pays.
Des défis à relever à moins de trois années de l’échéance fixée pour les objectifs du Millénaire 2015. «Nous affirmons une nouvelle fois notre engagement individuel et collectif et notre détermination collective à être à la hauteur des idéaux de la charte des Nations unies et à construire un monde meilleur pour tous.»
LA NOSTALGIE, UN OUTIL PÉDAGOGIQUE
En outre, Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères concentre son intervention sur les principes cardinaux de la diplomatie algérienne depuis l’indépendance, à savoir la défense de toutes les causes justes dont celle liées à l’autodétermination des peuples, la médiation de conflits et plus de représentativité de certaines entités régionales au niveau de l’ONU comme pour l’Afrique lors du discours Abdelaziz Bouteflika devant l’Assemblée générale de l’ONU en 2005.
Une rétrospective appuyée par deux films émouvants portant sur la journée historique, le 8 octobre 1962, où l’on peut voir entre autres le défunt président Ahmed Ben Bella énoncer le discours de remerciements pour l’unanimité, parmi les pays membres, qui a caractérisé l’accueil de l’Algérie indépendante dans le concert des nations. Tout en affirmant déjà, par cette première prise de parole, des orientations politiques fortes pour améliorer le fonctionnement de l’ONU.
En plus d’un documentaire inédit de l’ENTV retraçant l’épopée diplomatique en faveur des peuples, palestinien et sahraoui notamment. Une matinée riche en rappels historiques pédagogique aussi comme il se doit pour une commémoration aussi importante en ces moments troubles où la situation à nos portes Sud menacent les idéaux des fondements de la république algérienne.