L’Algérie célèbre, aujourd’hui, la journée nationale de sa diplomatie. Dans une conjoncture marquée par la multiplication des conflits armés dans le monde, notamment en Afrique et au MoyenOrient, l’appareil diplomatique algérien a fait montre d’une grande efficacité dans la gestion des crises malienne et libyenne.
Mue par le principe de non-ingérence – principe fondateur de sa diplomatie -, l’Algérie fait du dialogue et de la négociation, le meilleur moyen pour sortir de ces bourbiers qui constituent un danger majeur pour la sous-région. Après avoir réussi à regrouper autour d’une même table les belligérants de la crise malienne – ce qui a débouché sur un arrêt des hostilités dans le nord -, l’Algérie compte faire de même pour ce qui est de la crise libyenne. Cette diplomatie qui a de tout temps fait montre de professionnalisme et de constance, dans le strict respect des principes sur lesquels elle repose, considère que toute intervention militaire dans un conflit armé ne fait que rendre quasi impossible toute initiative de règlement pacifique.
Toujours à l’avant-garde de la défense des causes justes, et forte de son histoire, forgée dans le combat pour le recouvrement de sa souveraineté, la diplomatie algérienne se pose en modèle en matière de médiation. « Notre pays exporte la paix et la stabilité vers les pays voisins », a affirmé, récemment, le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra. Il convient de rappeler que les réalisations de la diplomatie algérienne remontent à la Révolution de novembre 54 jusqu’à l’étape actuelle, en passant par l’adhésion de l’Algérie à l’ONU.
Le 13 novembre 1974, Yasser Arafat est invité par Abdelaziz Bouteflika, alors président de l’assemblée générale de l’ONU, à s’exprimer à la tribune de l’ONU. C’est la première fois qu’un représentant de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) va participer aux débats, non pas sur le conflit israélo-palestinien ou sur le problème des réfugiés, mais sur « la question de la Palestine ». Puisque l’actuel appareil diplomatique constitue une continuité entre les générations, plusieurs diplomates chevronnées ont fait la gloire de la diplomatie algérienne. A commencer par Lakhdar Brahimi, ancien envoyé personnel du SG de l’ONU en Syrie, Saïd Djinit, envoyé spécial de l’ONU dans la région des Grands Lacs, Leïla Zerrougui, représentante spéciale de Ban Ki-moon pour les enfants et les conflits armés, et Smaïl Chergui, commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine.
Le 8 octobre constitue, donc, une date symbolique qui rappelle les réalisations de la diplomatie algérienne et ses principes fondateurs. C’est aussi une opportunité pour rappeler que c’est l’Algérie qui avait mis en garde contre le caractère transfrontalier du terrorisme, bien avant les attentats du 11 septembre 2001.
C’est aussi l’Algérie qui a bataillé rude à l’ONU pour criminaliser le paiement des rançons dans les affaires de prise d’otages. Enfin, c’est l’Algérie qui continue à faire de la communication et du dialogue le meilleur moyen pour venir à bout des conflits. Un principe fondamental qui a permis à l’Algérie d’être une voix écoutée et de se faire une crédibilité qui l’a hissée au rang des pays à la parole tenue, dans le respect du principe de bon voisinage et de non-ingérence.
A. Louni