L’Algérie célèbre la Journée mondiale des zones humides

L’Algérie célèbre la Journée mondiale des zones humides

A l’instar des autres pays du monde l’Algérie célèbre, ce vendredi, la journée mondiale des zones humides (JMZH) pour commémorer la signature de la Convention sur les zones humides du 2 février 1971, ratifiée dans la ville iranienne de Ramsar.

Cette année, le thème choisi par le bureau de la Convention de Ramsar est «Des zones humides pour les villes de demain».

Considérant l’importance de ces zones, l’Algérie a rejoint la Convention Ramsar sur l’utilisation rationnelle des zones humides dès 1982. Les zones humides jouent, en effet, un rôle important en atténuant les impacts des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations, les sécheresses et les tempêtes. Ce thème international a été choisi pour exprimer le rôle vital des zones humides pour l’avenir de l’humanité.

En Algérie, sur les 1.500 zones humides inscrites, prés de 600 ont été localisées dont une soixantaine classées sites Ramsar.

Ces zones humides renferment un fort potentiel biogénétique avec plus de 800 espèces végétales limniques, 34 espèces de poissons et 50 espèces d’oiseaux.

La partie Nord-Est de l’Algérie renferme essentiellement des lacs d’eau douce, à l’image du complexe lacustre particulièrement important d’El Kala (El Taref) et du lac de Reghaïa à Alger.

Dans les zones sahariennes, ce sont les Oasis, zones humides artificielles dont l’irrigation s’effectue grâce aux foggaras.

Dans les massifs montagneux de l’Ahaggar et du Tassili, des gueltas, sources d’eau permanentes qui alimentent ces zones.

Depuis la ratification de cette convention par l’Algérie, beaucoup efforts ont été entrepris pour une meilleure gestion de ces zones et leur valorisation à travers des plans de gestion, des inventaires pour un suivi permanant de leur dynamique écologique.

Le barrage de Béni Haroun, un « nouveau couloir » pour les oiseaux migrateurs

Le plus grand ouvrage hydraulique d’Algérie avec  un volume total d’un milliard de m3, le barrage de Béni Haroun de Mila accueille de plus en plus d’oiseaux migrateurs renforçant ainsi ses chances d’être classé zone humide dans la cadre de la convention Ramsar du 2 février 1971.

Depuis plusieurs années, ce plan d’eau accueille deux ou trois nouvelles espèces, et le dénombrement de 2018 « a permis d’observer un fait exceptionnel, huit nouvelles espèces », selon la Conservation des forêts.

Ces espèces reflètent « l’accroissement de l’attrait du barrage de la population avifaune migratrice », a attesté Mme Manal Henich, cadre du bureau de biodiversité de la conservation des forêts.

Actuellement, 12.530 oiseaux — soit 96 % du total dénombrés– ont été observés dans la région du barrage de Béni Haroun et huit nouvelles espèces d’oiseaux ont été observées à travers les différents plans d’eau de la wilaya de Mila où 17.401 oiseaux migrateurs ont été recensés dans le cadre du dénombrement hivernal international des oiseaux d’eau 2018, révèles les données de la Conservation des forêts.

Parmi les nouvelles espèces accueillies à Mila en grand nombre, on compte la sarcelle d’été, la sarcelle marbrée, le chevalier cul blanc, le chevalier aboyeur, le bécasseau minute, le bécasseau variable et le gravelot à collier interrompu.

 Observation du 1er chevalier arlequin

Sur le plan d’eau du village Benboulaïd au Sud de la wilaya, la cellule d’observation des oiseaux de la conservation des forêts a repéré le premier individu du chevalier arlequin, une espèce jamais observée auparavant, a souligné Mme Henich qui a considéré que « le changement climatique a eu un impact sur la migration des oiseaux vers cette partie orientale du pays ».

Aussi, la cellule a dénombré une importante population du grand cormoran, estimée à près de 7.000 individus concentrés notamment autour du barrage de Béni Haroun, selon le cadre du bureau de biodiversité de la conservation des forêts.

Signe de disponibilité de conditions propices d’hivernage, la wilaya a accueilli d’importants groupes de fuligules nyrocas notamment à Ghar Slim sur le barrage de Béni Haroun avec un total de 348 individus, a-t-elle souligné, notant que cet oiseau protégé est menacé d’extinction en raison du recul de ses populations.

37 espèces avifaunes migratrices ont été au total répertoriées sur les plans d’eau de Mila en plus de nombreuses espèces endémiques qui y nichent et se reproduisent.

Le nombre des oiseaux migrateurs en nette régression à l’ouest

Le recensement hivernal des oiseaux migrateurs effectué annuellement au niveau des huit zones humides de la wilaya d’Oran, révèle une nette régression de certaines espèces, de moins en moins présentes dans la région depuis quelques années, a-t-on appris de la conservation des forêts.

Le nombre d’oiseaux migrateurs dans les zones humides d’Oran, ne cesse de baisser depuis 2012, a affirmé M. Chami Mohamed, chef du bureau des zones humides au niveau de la conservation locale des forêts.

Hormis les flamants roses présents massivement au niveau du lac Télamine, le nombre des autres oiseaux migrateurs a nettement baissé, a-t-il indiqué, précisant que 52.390 oiseaux migrateurs de 34 espèces dont 17 espèces protégées, ont été recensés cette année.

Le flamant rose représente 57% de l’ensemble des oiseaux recensés, avec 30.000 individus, concentrés surtout au niveau du lac Télamine. Les 43% restants, soit 22.390 oiseaux sont départagés entre les 35 autres espèces dont 50% sont des gibiers d’eau.

Certaines espèces, telle que l’érismature à tête blanche, qui nichait à Dayet Sidi Echahmi les années passées, n’ont pas été observées cette année, souligne M. Chami ajoutant que les raisons de la régression du nombre des oiseaux migrateurs sont multiples, les changements climatiques et la pollution notamment.

Une diminution du niveau d’eau dans ces zones humides d’Oran, qui varie entre 20% et un maximum de 50%, est un autre facteur du non-hivernage des oiseaux migrateurs dans la région. Une rencontre avec des ornithologues et observateurs des mouvements des oiseaux sera prochainement organisées pour définir les raisons exactes du recul de l’hivernage des oiseaux en Oranie, note M. Chami.