Dans les cercles du Pouvoir, rien n’est plus aussi évident : la visite le 20 juin dernier du Secrétaire Général de l’Elysée, Claude Guéant, a marqué un tournant dans les relations algéro-français.
M. Guéant qui, au départ, ne devait rencontrer «que» le Premier ministre Ouyahia, a été finalement reçu par le Chef de l’Etat Bouteflika, ce qui n’a pas manqué de «ravir» la partie française.
Mais c’est surtout ce qui a été évoqué entre l’émissaire de Sarkozy et Bouteflika qui procure aux diplomates des deux rives le sentiment d’une «reprise effective» des relations bilatérales, économiques notamment. Comme nous l’évoquions il y a peu de temps, Paris a su négocier plusieurs dossiers en suspens avec Alger comme l’«annulation probable» de la Loi criminalisant le colonialisme, portée par des Députés algériens.
Aussi, le volet économique n’a pas été du reste. On apprendra donc, de sources diplomatiques, que Claude Guéant a évoqué avec le Président algérien les «problèmes» que rencontrent certains investisseurs français pour venir s’implanter en Algérie ou à concrétiser leurs projets déjà lancés.
Il s’agit plus précisément des projets de reprises de deux Verreries algériennes par «Saint-Gobain», l’implantation de l’opérateur laitier «Bretagne International», la joint-venture entre le français «Cristal Union» et l’algérien «LaBelle» versée dans l’agroalimentaire, des projets dans le secteur des assurances et des banques et d’autres dans l’industrie pharmaceutique.
Aussi, l’envoyé spécial du Président français n’a pas manqué d’évoquer le volet armement, notamment l’achat par l’Algérie de Frégates de type «FREMM» et d’Hélicoptères fournis par «Eurocopter». De son côté, l’Algérie n’a pas manqué d’imposer certaines conditions pour une «reprise effective» des affaires avec Paris.
Ainsi, nos sources indiquent qu’Alger a réitéré ses positions et a pu obtenir des «concessions» sur des sujets autrefois sensibles comme l’accès aux Archives, l’affaire Hasseni et le traitement exhaustif des dégâts causés par les essais nucléaires français dans le Sahara algérien. «La partie française s’est montrée, cette fois, plus flexible à ces sujets», nous indiquent nos sources.
Ces dernières rajoutent qu’en signe de «bonne volonté», Paris devra retirer prochainement l’Algérie de la liste des pays à risque dans le transport aérien.
Nina A.