L’Algérie bien Serbie

L’Algérie bien Serbie

Le calepin de Saâdane devait être plein de notes au sortir de cette lourde défaite face à la Serbie. Ce match test contre les hommes d’Antic a révélé pas mal de failles. L’attaque ne fonctionne toujours pas même si elle est arrivée à inquiéter Stojkovic.

Sans plus. Le secteur défensif des Verts, sans son maître à jouer, Madjid Bougherra, était perdu. Egaré devant les attaquants Serbes qui se sont retrouvés dans les rares offensives qu’ils ont enclenchées souvent en supériorité numérique. Le troisième but des Serbes résume bien l’impuissance des camarades de Raho à contenir le rush des visiteurs. Sur le but de Brikic, ils étaient quatre joueurs serbes à se trouver bizarrement seuls face à Gaouaoui. Il n’y avait que Halliche qui leur faisait face. C’est dire toute la facilité trouvée par les hommes d’Antic qui ont réussi à contourner le rideau défensif.

Pourtant, les Serbes n’ont pas trop appuyé sur le champignon. Ils ont entamé le match à deux à l’heure. Ce n’est qu’en deuxième mi temps qu’ils ont élevé le niveau de jeu juste pour tuer le match et se ménager pour la suite.

En première mi-temps, on aurait crié au hold-up après le but serbe inscrit dés le quart d’heure de jeu suite à une bévue monumentale de Louanès Gaouaoui qui a permis à Pantelic d’ouvrir la marque au moment où l’Algérie donnait l’impression de maîtriser son sujet.

LG Algérie

Matmour, le Vert le plus en vue en cette manche, a donné du fil à retordre aux Rouge et Bleu. A la 28’, il était à deux doigts d’offrir à l’Algérie un but, n’était cette parade de Stojkovic qui, d’une claquette, envoie le cuir en corner.

Yahia, Yebda, Ghezzal tenteront tour à tour leur chance mais à chaque fois ils butent sur une défense serbe bien en place avec dans les bois un gardien intraitable. Le jeu des Verts était essentiellement conçu à partir du flanc gauche. Ziani et Belhadj se reliaient pour déclencher des offensifs.

Sur le coté opposé, soit à droite, seul Matmour a essayé de faire de son mieux pour faire bouger les choses. Mais le joueur de Mönchengladbach n’avait pas l’appuie nécessaire. Raho était comme transparent et Ghezzal s’est vu obligé de déserter son poste pour lui porter secours.

Les solutions à droite où sont-elles ?

Ce qui nous amène à cette question qui fâche : pourquoi Saâdane ne veut-il pas apporter des solutions sur le flanc droit ? Pourquoi s’entête-t-il à faire appel à des éléments qu’il n’utilise qu’en de rares occasions ? Pourquoi… tant de questions que le simple supporter a, maintes fois, posé sans trouver de réponse.

Le sélectionneur national lui-même a constaté cette faille. Pis, il a même déclaré, juste après la défaite de l’Algérie face à l’Egypte au Caire, qu’il était obligé de sacrifier un attaquant (Matmour) et le faire jouer au poste d’arrière droit. Raho était pourtant là. Sur le banc. Même en match amical, le sélectionneur national se refuse de tester d’autres options. D’injecter du sang neuf.

La convocation du jeune Meftah de la JSK ou encore celle de Chakouri de Charleroi n’aurait nui à personne. Bien au contraire. Cela aurait pu permettre au sélectionneur de (re)voir de près les capacités de l’un et de l’autre. D’autant qu’il s’agit là d’un match amical, presque le seul qui lui permette de tester des éléments susceptibles d’être retenus pour le Mondial, ce qui ne serait presque pas le cas au mois de mai où pratiquement (et logiquement) Saâdane fera tourner ses 23 mondialistes.

Un blessé, doit être convoqué pas remplacé

Sur les 20 joueurs convoqués contre la Serbie, trois se sont présentés blessés, Halliche, Bougherra et Mansouri et Gaouaoui qui revenait de blessure et n’a joué qu’un petit match à El Khroub.

A cette liste s’ajoute la défection de Meghni et Bouazza que le coach n’a pas convoqués mais n’a pas également jugé utile de les remplacer. Là aussi, l’entraîneur national avait toute la latitude d’élargir son effectif. Mais la question reste posée. Comme elle l’est celle de la non-incorporation d’entrée de Rafik Djebbour.

Djebbour n’a pas joué d’entrée. Pourquoi ?

Le buteur de l’AEK Athènes qui a terriblement manqué à l’EN pendant la CAN devait, selon toute logique, être associé en attaque à Ghezzal. L’option de Saâdane a surpris tout le monde. Il a fait jouer les mêmes éléments qui ont fait la CAN. Djebbour n’a été incorporé qu’à la dernière demi-heure de jeu.

L’équipe était menée par deux buts à zéro. Les Algériens n’étaient plus dans le match. En tout et pour tout, le remplaçant de Ghezzal n’a eu qu’une seule balle de but, quand d’une frappe du gauche il trouve le cadre mais Stojkovic était à la parade (80’)…

Et on ne parlera pas ici de Chadli Amri qui est venu chauffer le banc…

Les notes, Saâdane en a pris, donc, à la pelle mais est-il utile de noter ce qui ne va pas bien pour ne pas apporter des correctifs par la suite. Car jusqu’à preuve du contraire, à la fin de la CAN, Saâdane a effectivement constaté ce qui n’a pas marché mais face à la Serbie, les changements attendus n’ont pas eu lieu…

H. Ben