Décidément, rien ne semble pouvoir mettre un frein (prétendre y mettre un terme serait une utopie) aux accidents de la route en Algérie.
En dépit des innombrables campagnes de sensibilisation menées ça et là aux quatre coins du pays à l’adresse des automobilistes et des piétons, et en dépit aussi des sanctions de plus en plus sévères (dont le retrait immédiat du permis de conduire) instaurées à l’encontre des chauffards, force est de constater que le nombre des accidents de la route ne cesse d’aller crescendo.
Cette sinistre réalité a fait que notre pays occupe la quatrième place au niveau mondial, derrière les Etats-Unis, l’Italie et la France (elle occupe également la première place dans le Maghreb et le Monde arabe !).
«Sur la route, les véhicules qui s’estiment les plus rapides squattent la voie de gauche. Lorsque le besoin s’en fait sentir, ils n’hésitent pas à dépasser à droite, si nécessaire en utilisant la voie de secours, slalomant selon les obstacles. Certains, notamment parmi les plus jeunes, se comportent avec leur véhicule comme s’ils avaient affaire à un jouet», dira un septuagénaire, taxieur de son état et qui semble en avoir vu de toutes les couleurs, lui qui, pendant de longues années, a parcouru le pays d’est en ouest et du nord au sud.
D’aucuns n’hésitent pas à dire qu’il s’agit là d’un véritable génocide. Outre le nombre de morts, de blessés et d’handicapés (certains le sont à vie) causés par les accidents de la route, nous avons tendance à oublier que les accidents de la route coûtent très cher au pays et à son économie, un bilan auquel il faudra bien sûr ajouter de colossales pertes matérielles (les voitures endommagées) toutes supportées par le Trésor public.
S’agissant des causes qui sont derrière cette hécatombe, le facteur humain est bien sûr omniprésent.
Certaines sources estiment qu’il est à l’origine de plus de 90% des accidents de la route en Algérie.
Dans ce cadre, l’excès de vitesse est la cause la plus fréquente à l’origine des accidents.
A ce dernier, il faudra ajouter les dépassements dangereux. Comme quoi un dépassement dangereux, notamment en zone rurale, peut être assimilé à un dépassement contre la vie.
Dès lors, une question s’impose : pourquoi donc un tel constat alors que le réseau routier de l’Algérie a connu une nette amélioration durant ces dix dernières années ?
Les multiples spécialistes qui ont eu à se prononcer sur la question ont été unanimes à dire que le volume important du parc automobile qui a augmenté (conséquence des facilités accordées pour l’achat d’un véhicule) explique en grande partie le nombre élevé d’accidents.
Le parc national automobile, qui était de 2 200 000 véhicules en 1996, est aujourd’hui estimé à quelque 4 millions de véhicules !
De ce fait, le réseau routier reste, malgré les efforts pour l’agrandir, insuffisant.
Aujourd’hui, et alors que nous sommes en plein période estivale, une plus grande attention est demandée à tous surtout si l’on sait que certains facteurs (conduite en état de fatigue, d’ivresse et de stress) auxquels il faudra ajouter l’insouciance de certains jeunes ne peut qu’exacerber le phénomène.
Un récent communiqué de la Protection civile fait état de la mort de 45 personnes durant la période comprise entre le 4 et le 10 juillet dernier. Alors, à quand la fin du cauchemar ?