L’ambassadeur d’Algérie au Caire M.Nadir Larbaoui, assistant à la journée consacrée au cinéma algérien, aux côtés de la célèbre journaliste algérienne Fatima Bouhouhou
La cérémonie a été marquée par la présentation du documentaire de Saïd Mahdaoui, Les cinéastes de la liberté, suivi d’un débat sur le cinéma algérien
Le Festival du Caire, qui a débuté le 27 novembre dernier par une cérémonie faste malgré les tensions politiques dans le pays, a voulu cette année rendre hommage à l’Algérie et rouvrir une page culturelle nouvelle dans les relations entre l’Egypte et l’Algérie. Une cérémonie s’est déroulée au petit théâtre du Grand Opéra du Caire à quelques centaines de mètres de la célèbre place de la révolution, Maydane Tahrir.
Une cérémonie qui a été organisée sur l’initiative du critique égyptien, Ahmed Fayak, un ami du cinéma algérien, puisqu’ il vient de terminer l’écriture d’un livre sur la nouvelle génération du cinéma algérien. La cérémonie a été marquée par la présentation du documentaire de Saïd Mahdaoui, Les cinéastes de la liberté, suivi d’un débat sur le cinéma algérien en présence du critique et de l’animateur de la Chaîne I, Djamel Eddine Hazourli.
La cérémonie a été rehaussée par la présence officielle de l’ambassadeur d’Algérie en Egypte, M.Nadir Larbaoui, très actif sur le terrain et qui a salué l’initiative et rappelé l’importance du renforcement des relations entre l’Algérie et l’Egypte. L’image et le cinéma demeurent les meilleurs moyens de réchauffements des relations diplomatiques entre deux pays a affirmé un journaliste, présent à cette cérémonie.
La meilleure preuve du réchauffement des relations entre les Algériens et Egyptiens a été perçue lors de la minute de silence en hommage aux victimes de la Révolution algérienne et qui a été associée aux victimes de la Révolution égyptienne du 25 janvier. Reste que cette initiative a été marquée par l’absence ou le boycott (on ne sait pas encore) du réalisateur Merzak Allouache, qui n’a pas assisté à la seule cérémonie organisée pour l’Algérie.
Le cinéaste algérien le plus prolifique et le plus controversé, est pourtant le seul représentant algérien en compétition dans la catégorie long métrage arabe au Caire, avec son film Le Repenti. Merzak Allouache, qui vient d’obtenir le soutien du Fdatic pour son prochain long métrage Les terrasses de la Casbah, reste très distant avec les cinéastes et les représentants du cinéma algérien.
Après avoir boycotté le pavillon algérien à Cannes et critiqué le ministère de la Culture pour lui avoir refusé une aide pour son film, Allouache reste à l’écart de l’Algérie et en étroite collaboration avec ses principaux bailleurs de fonds: le CNC et le Doha Institute. Mais au Festival du Caire c’est sans doute le plus grand test pour Merzak Allouache, il doit faire face à de bons films arabes tels que Tora Bora du Koweitien Walid Al Wandi, Taxi el Ballad du Libanais Daniel Joseph et surtout du film égyptien d’ibrahim Batout Chata li fat, qui a eu le mérite d’ouvrir le Festival, le 27 novembre dernier. Le jury est présidé par Mahmoud Abdelaziz, et accompagné par le critique Egyptien Medhat Al Adl, la Syrienne Kinda Alosh, le Yéménite Mourad Rafiq, la Libanaise Claudia Mershlian et le Koweitien Abdul Satar Nadji. Le cinéma algérien est également représenté dans les documentaires sur la révolution, avec le doc de Souhila Battou Bonjour le Caire, sélectionné récemment aux Journées cinématographiques d’Alger et prochainement au Festival du film arabe d’Oran. Souhila Battou a été la seule réalisatrice femme à avoir réalisé un film sur la Révolution égyptienne. Sa présentation n’est qu’une reconnaissance à la révolution et à ses idéaux. Car au Caire même si le Festival est solidement fortifié derrière l’immense espace de l’Opéra du Caire qui s’étend sur plusieurs dizaines d’hectares, la Révolution égyptienne est toujours vivante et les manifestants se regroupent chaque soir à la place Tahrir après la prière du Maghreb, pour manifester leur hostilité aux pouvoirs illimités récupérés par le président Morsi. A l’hôtel où sont regroupés les festivaliers et surtout les journalistes, on ne parle que de la Révolution et l’action audacieuse d’une journaliste qui a osé sortir son linceul en direct à la télévision d’Etat, pour manifester sa peur de l’avenir. Une action qui a fait couler beaucoup d’encre et fait craindre
le pire pour les révolutionnaires cairotes.