A l’horizon 2030, l’Algérie ambitionne d’atteindre un total de 139 barrages, contre actuellement 75 structures d’une capacité globale de 6,5 milliards m3, a précisé une mise à jour économique portant sur l’Algérie, rédigée par Oxford Business Group (OBG).
Le rapport d’OGB met en avant certains paramètres contraignants tels que le contexte de croissance de la population, de hausse des températures, d’industrialisation accrue et de développement du secteur agricole. Soit des besoins accrus auxquels il faut bien répondre. Dans cette veine, le document pointe le développement de la production d’eau potable à partir de l’eau de mer, relevant à ce niveau que plusieurs usines de dessalement construites depuis 2000 permettaient désormais l’approvisionnement en eau douce à partir de l’eau de mer de la Méditerranée.
Une démarche traduite par la réalisation, illustre OGB, par la station de dessalement par osmose inverse de Magtaa à Oran, dotée d’une capacité de traitement de 500.000m³/jour et apte à approvisionner en eau potable 5 millions de personnes, la plaçant comme la plus grande usine de toute l’Afrique. Ainsi, cette station est venue s’ajouter à celle d’El Hamma (Alger), produisant autour de 200 000 m³/jour pour assurer l’approvisionnement en eau d’1,5 million d’habitants d’Alger. En définitive, l’étude d’OGB conclut qu’ensemble, barrages et infrastructures de dessalement ont multiplié par près de trois la capacité du pays de distribution d’eau potable destinée à la consommation, celle-ci passant d’1,2 milliard de mètres cubes en 1999 à 3,5 milliards aujourd’hui. Mais la gageure n’en est pas pour autant tenue, dans la mesure où les ressources renouvelables d’eau douce intérieures diminuent du fait d’un milieu naturel contraignant, qui fait du réapprovisionnement des réservoirs une tâche difficile.

A cet effet, d’ailleurs, la mise à jour de l’Oxford Business Group rappelle que le gouvernement algérien n’a pas manqué de prendre en compte, dans son dernier plan quinquennal, la nécessité d’effectuer davantage d’investissements dans le domaine, faisant remarquer que le plan d’action économique pour la période 2015-2019 allouait 18 milliards de dollars à l’amélioration de la sécurité hydrique, soit le plus important domaine d’investissement.
Samir Malek