L’Algérie, alternative au gaz russe?

L’Algérie, alternative au gaz russe?

Avec le conflit actuel, opposant la Russie à l’Ukraine, la dépendance de l’Europe quant aux hydrocarbures est mise en avant dont un tiers vient de Russie.

De plus, 40% du gaz utilisé par l’Europe vient de Russie, et le conflit actuel avec l’Ukraine met en danger cet approvisionnement surtout que les sanctions commerciales à l’encontre de la Russie exigent à l’Union Européenne de trouver une solution quant à cet approvisionnement si dépendant.

C’est dans ce contexte que l’AIE a révélé , ce jeudi 3 mars, un plan à la Commission européenne dans le but est de diminuer les importations de gaz en provenance de Russie.

L’une des solutions mise en avant est la plus évidente : remplacer le gaz russe par des sources alternatives. L’union européenne est donc incitée à ne pas renouveler les contrats d’importation avec Gazprom en Russie mais plutôt se tourner vers d’autres pipelines, provenant notamment d’Azerbaïdjan ou de Norvège.

L’AIE a aussi suggéré à l’Union Européenne de revoir ses besoins en chauffage. D’après les experts, baisser le thermostat de 1°C peut effectivement réduire la demande de gaz d’environ 10 milliards de mètres cubes par an ce qui n’est pas négligeable au vu de la situation.

D’après la même agence, la situation est décrite comme alarmante et l’utilisation des énergies renouvelables serait l’une des meilleures solutions précisant le potentiel de l’éolien et du photovoltaïque. Une initiative bien menée pourrait permettre à l’Union Européenne de réduire sa consommation de 6 milliards de mètres cubes. Si cela s’avérait insuffisant, l’éventualité de se tourner vers le nucléaire et la bioénergie a aussi été soulevée.

La hausse considérable du prix du gaz est aussi l’une des préoccupations de l’UE et de futures mesures fiscales pourraient être mises en place afin de stabiliser la situation.

L’Algérie , une alternative au gaz russe?

Parmi les différentes solutions proposées par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le gaz algérien a été considéré comme une alternative plus qu’intéressante.

En effet, cette éventualité avait déjà été soulevée par l’Italie lors d’une rencontre le lundi 28 février à Alger, du ministre italien des affaires étrangères, Luigi Di Maio, du PDG du groupe énergétique italien ENI, du président Abdelmadjid Tebboune, des ministres algériens des affaires étrangères et de l’énergie ainsi que le président de la Sonatrach. La question de quantité supplémentaire de gaz fournie par l’Algérie avait été discutée sachant que le pays fournit déjà 11 % du gaz utilisé en Europe.

L’Algérie aurait pour ambition d’acquérir plus de parts de marché dans ce secteur. En effet, dans un échange avec le jour “La liberté” , le président directeur général de la Sonatrach Toufik Hakkar, a affirmé « l’Algérie possède une capacité non exploitée de gazoduc transméditerranéen qu’il serait tout à fait possible d’utiliser afin d’approvisionner le marché européen».

Néanmoins, l’Algérie ne possède pas des quantités suffisantes actuellement pour pallier au manque d’approvisionnement auquel fait face l’Europe. Malheureusement, à cause du manque considérable d’investissements, l’Algérie ne pourrait le faire que dans quelques années seulement, affirma Ali Hached, ancien vice-président de Sonatrach, à la radio algérienne.

Une production déjà en hausse

Rachid Zerdani, vice-président, responsable de la stratégie, de la planification et de l’économie de la compagnie pétrolière nationale explique que la production de la Sonatrach est passée de 176 millions TEP à 185 millions TEP entre 2020 et 2021 ce qui est non négligeable.

Dans une intervention faite sur la Radio algérienne, celui-ci affirme que cette augmentation est due à « la reprise de l’activité économique mondiale en 2021 accompagnée par des mesures de relance budgétaire et financière”.

De plus, plusieurs investissements sont prévus par le groupe Sonatrach, et celui-ci a renouvelé certains contrats en 2019 pour dix ans.

Même si d’après les experts l’impact de ses investissements ne sera visible que quatre ou cinq ans suite à ça, cette démarche est impérative si l’Algérie veut gagner du terrain.