Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a indiqué jeudi qu’une série de visites en Libye est prévue aux niveaux du gouvernement et des institutions. «Il y aura une série de visites en Libye non seulement au niveau gouvernemental mais également des institutions», a déclaré à la presse M. Medelci, en marge d’une cérémonie, présidée par le président Bouteflika, à l’occasion de la Journée internationale de la femme.
Il a également rappelé avoir rencontré, lors de sa dernière visite en Libye, des responsables «qui souhaitaient que la coopération avec l’Algérie se développe dans tous les domaines». La sécurité aux frontières a été évoquée par les deux parties, a-t-il dit, ajoutant que les discussions ont porté sur la manière de les «aider à constituer une armée et une police». M. Medelci a, en outre, affirmé que «la Libye a les moyens de sortir de cette phase de transition, et nous allons les aider dans la mesure de nos moyens».
Le soutien de l’Algérie à la Libye est de nature à stabiliser la région et à éradiquer le phénomène du terrorisme et du banditisme qui sévit dans le sud du pays. Naturellement, la Libye bénéficiera de l’expertise algérienne en la matière et la coopération dans ce domaine devrait consolider les relations et les projets dans d’autres domaines, notamment économiques.
Le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci a effectué lundi dernier une visite à Tripoli, où il avait rencontré son homologue libyen Achour Ben Khayal, le chef du gouvernement et le président du Conseil national de transition (CNT).
«La Libye a les moyens de sortir de cette phase de transition, et nous allons les aider dans la mesure de nos moyens», a déclaré le ministre des Affaires étrangères. Lors de sa visite en Libye, M. Medelci avait assuré que l’Algérie soutiendra les autorités libyennes à faire face à la situation de reconstruction du pays après un conflit meurtrier qui a duré plus de 8 mois opposant les partisans de Kadhafi avec les forces du CNT, aidées par l’aviation de l’Otan ainsi que des troupes du Qatar et du Soudan.
L’Algérie, qui avait prôné la neutralité et la non-ingérence dans les affaires internes libyennes, avait soutenu l’initiative de l’Union africaine appelant au dialogue et à la solution pacifique du conflit. Aujourd’hui, les autorités libyennes comptent énormément sur l’Algérie pour faire face à la situation sociale et sécuritaire du pays, d’autant plus que des tribus de l’Est ont proclamé mardi dernier unilatéralement l’autonomie de l’Est, créant l’Etat fédéral de la Cyrénaïque.
Le CNT se dit «trahi» par cette «nouvelle» et menace de recourir à «la force si les tribus de l’Est ne renoncent pas à ce projet mettant en péril l’unité du pays». L’Algérie pourra-t-elle intervenir pour unir les Libyens et les aider à surmonter cette crise qui a fait couler, malheureusement, beaucoup de sang libyen ?
A. M.