Le groupe naval allemand TKMS a vendu deux corvettes Meko armées et équipées pour 2,2 milliards d’euros à la marine nationale.
Corvette Meko
Le groupe naval allemand de construction militaire et civile TKMS (ThyssenKrupp Marine Systems), la filiale du groupe de sidérurgie allemand, est sur le point de signer un joli contrat en Algérie portant sur la vente de deux corvettes Meko (entre 3.000 et 3.400 tonnes), selon la revue Périscope appartenant au Think Tank russe Cast.
Pour les équiper, Alger va aussi acquérir six hélicoptères Super Lynx du constructeur italien AgustaWestland. Ces deux frégates seront surarmées avec des missiles anti-navire suédois RBS 15 mark III (Saab Bofors Dynamics) ainsi que des missiles sud-africains de défense anti-aérienne Umkhonto (« fer de lance de la nation ») et air-sol Mokopa (Denel). Les hélicoptères emporteront des torpilles légères franco-italiennes MU 90 fabriquées par le consortium Eurotorp (50/50 Finmeccanica et DCNS-Thales). L’ensemble du contrat est estimé à 2,5 milliards d’euros, selon Cast.
Signature fin mars
C’est donc une très bonne nouvelle pour TKMS, qui n’a plus vendu de bâtiment de surface depuis 1999, année de la dernière vente en Afrique du sud. Cela l’est beaucoup moins en revanche pour DCNS, qui avait peu de chance au regard des difficiles relations franco-algériennes, les groupes russes et surtout BAE Systems, qui lorgnait énormément sur ce prospect pour relancer ses ventes. Selon nos informations, aucun d’entre eux n’a été invité à concourir par Alger.
Ce contrat, qui selon d’autres sources ne s’élèverait qu’à 2,2 milliards d’euros, devrait être signé fin mars entre Alger et Berlin, décidément très éclectique dans ses ventes d’armements à l’international : 200 chars Leopard 2A7 en Arabie saoudite et un nouveau sous-marin Dolphin, à Israël.
Pourquoi ce montant hors norme ?
Ce qui intrigue le plus dans le contrat des Meko, c’est son montant hors norme. Par exemple, les nouvelles frégates multimissions Fremm équipées et armées valent environ 500 millions d’euros pièce. Celle qui a été vendue en 2007 au Maroc (« Mohammed VI »), a coûté 470 millions au royaume.
Selon certains observateurs, ce contrat pourrait également préfigurer d’un projet plus vaste. D’autant que TKMS a su recycler d’anciens de la Stasi (police secrète de l’ex-Allemagne de l’est) habitués à discuter avec les ex-pays frères. Et quand on sait que tous les contrats d’armements signés par Alger passent en grande partie le Département renseignement et sécurité, dirigé par le général Toufik…