L’Algérie achète 850.000 tonnes de blé pour parer à toute émeute de la faim

L’Algérie achète 850.000 tonnes de blé pour parer à toute émeute de la faim

L’Algérie, inquiète d’une contagion de la révolution tunisienne, a acheté mercredi 850.000 tonnes de blé sur la scène internationale afin de sécuriser ses approvisionnements et éviter une flambée des cours intérieurs, a-t-on appris auprès des opérateurs français. Durant la première quinzaine du mois de janvier, l’Algérie, pour des raisons identiques, s’était déjà procurée près d’un million de tonnes de blé de diverses origines.

L’Algérie est le 4e importateur mondial de blé. Dans le détail, l’Algérie a acheté, mercredi, 150.000 tonnes de blé pour livraison en mars, 400.000 tonnes livrables en mai et 200.000 tonnes en juin, le tout à un prix moyen de 380 dollars la tonne CAF (coût, assurance et fret compris). Selon le marché, les deux tiers des blés seraient français et le dernier tiers « vraisemblablement » argentin. La France est traditionnellement le premier fournisseur en blé de l’Algérie.

L’Irak cherche 100.000 tonnes

Les tensions au Maghreb font craindre également une propagation aux pays voisins du Moyen-Orient lesquels cherchent, eux aussi, à sécuriser leurs approvisionnements. Ainsi, selon les opérateurs, l’Irak est à la recherche de 100.000 tonnes de blé optionnel (toutes origines) et pourrait être rejoint, prochainement, par l’Arabie saoudite et l’Égypte, en quête d’importantes quantités de blé.

Dopé par cette nouvelle vague d’achats, le prix du blé meunier s’est raffermi mercredi sur le marché à terme européen (Euronext). À la mi-journée, la tonne pour livraison en mars gagnait 3,75 euros, grimpant à 266,25 euros, soit un plus haut niveau depuis deux ans pour cette échéance.