Face à la grogne sociale et la colère que suscite le chômage comme l’un des grands facteurs du désespoir de la jeunesse, les autorités publiques se sont mises depuis plusieurs semaines à inventer des
«solutions» tranquillisantes pour contenir cette colère en créant de nouvelles mesures et modalités d’emploi. Urgence oblige, l’Etat algérien devrait faire face, d’une manière ou d’une autre, à une société en ébullition sur tous les fronts. Les jeunes, rien qu’eux, constituent un véritable «chantier» à prendre en charge et à prendre à sa juste valeur en acceptant et investissant ses capacités en tant que facteur actif et productif dans son environnement.
Pour ce qui est de la crise du chômage, le gouvernement a mis en avant-scène, le dispositif Ansej comme moyen de lutte et de création d’emplois. Plusieurs mesures ont été prises récemment par le gouvernement pour accélérer la création d’emplois et ont attiré un nombre important de postulants.
Les principales nouveautés de la création d’emplois de l’année 2011 sont notamment la suppression des frais d’études des dossiers, l’ouverture des annexes au niveau des grandes daïras, dégel des créneaux des investissements jusqu’ici gelés, comme celui des transports… Selon Samira Djaider, chef du département de l’accompagnement et de la formation à l’Ansej, les conditions d’application des nouvelles mesures gouvernementales en matière de création de micro-entreprises sont en train d’être mises en place dans toutes les structures locales de l’Agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes (Ansej).
La réorganisation des conditions d’accueil afin d’améliorer la prise en charge des flux très importants de jeunes promoteurs serait l’une des premières priorités de l’Ansej pour mieux informer et orienter les postulants sur les nouvelles mesures relatives aux dispositifs d’emploi des jeunes. L’Ansej avait par ailleurs lancé, il y a deux mois, un programme de formation au profit de ses agents chargés de l’accueil et de l’orientation. Cette formation est encadrée par l’Institut international de communication.
D’autre part, la convention tripartite regroupant les représentants de l’Ansej, des banques et du Fonds de garantie a été revue dernièrement pour adapter ses clauses au contenu des nouvelles mesures. Mme Djaider a aussi affirmé que toutes les activités gelées auparavant étaient actuellement ouvertes aux jeunes pour la création de leurs micro-entreprises, et qu’une démarche était entreprise en vue d’alléger les dossiers administratifs relatifs à la création de ce type d’entreprises.
Mme Djaider a affirmé que tous les promoteurs ayant déposé leurs dossiers de projets d’activités à l’Ansej, avant le 6 mars, et qui n’avaient pas bénéficié de prêts non rémunérés (PNR) de l’Agence avant cette date, étaient concernés par les nouvelles mesures sur l’emploi.
Les conditions et le niveau d’aide apporté aux jeunes promoteurs ont été fixés par un décret exécutif publié au Journal officiel. Selon ce texte, le seuil minimum des fonds propres des jeunes promoteurs dépend du montant de l’investissement de création ou d’extension projeté. Il est fixé à 1% du montant global de l’investissement lorsque celui-ci est inférieur ou égal à 5 millions de dinars, et à 2% du montant de l’investissement lorsqu’il se situe entre 5 millions de dinars et 10 millions de dinars.
Le montant des prêts, variant en fonction du coût de l’investissement, est fixé à 29% du coût global de l’investissement lorsque celui-ci est inférieur ou égal à 5 millions de dinars, et à 28% du coût global de l’investissement lorsqu’il est situé entre 5 millions de dinars et 10 millions de dinars. Des prêts non rémunérés supplémentaires de 500 000 DA destinés à l’acquisition de véhicules pour l’exercice de l’activité ou pour la prise en charge du loyer du local destiné à la création de cabinets groupés médicaux, d’auxiliaires de justice, et d’expertise comptable peuvent être accordés, selon le texte.
Outre les avantages prévus par la législation en vigueur, les jeunes promoteurs bénéficient d’une bonification des taux d’intérêt fixée à 80% du taux débiteur pour les investissements réalisés dans les secteurs de l’agriculture et de la pêche, du BTPH ainsi que de l’industrie de transformation. Elle est fixée à 60% du taux débiteur appliqué par les banques au titre des investissements réalisés dans tous les au-tres secteurs d’activités. Lorsque les investissements sont situés dans les wilayas des Hauts-Plateaux et du Sud, les bonifications prévues sont portées respectivement à 95% et à 80% du taux débiteur.
Yasmine Ayadi